Y a-il- eu fraude dans la gestion des fonds européens alloués au projet ferroviaire Lyon-Turin ? L'organisme spécialisé de la commission européenne (OLAF), saisi par deux eurodéputés écologistes, dont Michèle Rivasi, a décidé d'ouvrir une enquête.
Le financement du chantier du Lyon Turin va bien faire l'objet d'une enquête approfondie de l'Office anti-fraude de la commission Européenne (OLAF). Il annonce début février qu'il va s'attacher à vérifier certaines allégations spécifiques et s'assurer du bon usage des fonds européens.
Dans leur "saisine" engagée fin 2014, Michèle Rivasi et Karima Delli , toutes deux députés européennes (EELV), font état de soupçons sur l'irruption de la mafia dans les marchés conclus avec des entreprises italiennes, d'irrégularités dans les appels d'offres ou d'anomalies comptables.
Les interrogations portent sur l'usage des fonds européens dans la phase d'études et de travaux préparatoires à la construction du tunnel dont près de 400 millions déjà investis entre 2001 et 2014 pour la seule section transfrontalière.
Les députés font aussi valoir qu'un changement du tracé côté Italie a conduit au déplacement d'une galerie de reconnaissance d'une dizaine de kilomètres et s'est effectué sans que le chantier ait fait l'objet d'un nouvel appel d'offres.
Les deux députées écologistes s'interrogent par ailleurs sur la facturation "d'avances et acomptes sur commandes" de 7,54 millions d'euros alors qu'il s'agirait de simples prêts appelés à être remboursés.
Bref, on l'aura compris, il s'agit de faire toute la lumière sur des manoeuvres financières suspectes et dont certaines pourraient être considérées comme abusives, au regard des règlements européens.