Le procès en appel d'une figure du banditime lyonnais, Mohamed Bessame, s'est ouvert mardi 17 février à Lyon avec le rejet de la demande de renvoi formulée par la défense qui a annoncé son intention de boycotter la suite de l'audience.
Très critique à l'égard d'une procédure entachée selon eux de graves irrégularités, les avocats des six hommes jugés par la cour d'appel de Lyon demandaient le renvoi du procès. La cour n'a pas fait droit aux demandes de la défense qui a donc décidé mardi soir à l'instar des prévenus de ne plus participer à l'audience jusqu'à la fin du procès prévue jeudi.
"Il est hors de question de participer à une audience qui va examiner une procédure radicalement viciée", a déclaré Me Bertrand Sayn, l'un des conseils de Mohammed Bessame condamné en première instance à 10 ans de prison. "La défense ne peut participer à un procès qui examine une procédure bâtie avec des faux", a complété Me Amar Bouaou, autre avocat de M. Bessame.
La cour d'appel de Lyon doit juger quatre hommes condamnés à des peines allant de quatre à dix ans de prison et deux autres qui avaient fait l'objet d'une relaxe, pour leur participation à un go-fast transportant 624 kilos de cannabis dans la
Drôme en 2012. Dans cette affaire, Mohamed Bessame qui s'était illustré en s'évadant par hélicoptère d'une prison savoyarde fin 2005, crie à la manipulation. Il met en cause les conditions de l'enquête menée par l'antenne de Grenoble de la direction interrégionale de police judiciaire (DIPJ) de Lyon en assurant qu'un indicateur de la police l'aurait incité à participer à ce trafic via un un "infiltré illégal".
M.Bessame, figure du banditime lyonnais
Originaire de Meyzieu (Rhône), Bessame a déjà été condamné en 2006 à neuf ans de prison pour trafic de stupéfiants. Détenu depuis 2003 dans cette affaire, il avait réussi en décembre 2005, avant le procès, à s'évader en hélicoptère de la prison d'Aiton (Savoie) avec deux autres détenus, avant d'être repris. En 2008, il avait écopé de six ans de prison pour cette évasion.