La forte épidémie de grippe qui a frappé durement les personnes âgées et contribué à une surmortalité hivernale record est sur le point de se terminer, selon l'Institut de veille sanitaire (InVS). L'Auvergne figure parmi les régions les plus touchées avec 265 cas pour 100.000 habitants.
La fin de l'épidémie est proche" indique ce 18 mars l'InVS dans son communiqué hebdomadaire, précisant que la grippe pourrait repasser sous le seuil épidémique "cette semaine ou la semaine prochaine".
Dans un bilan provisoire de cette épidémie qui a débuté à la mi-janvier, l'InVS relève que le nombre des cas graves admis en réanimation depuis le 1er novembre s'élève à 1.411 personnes (dont 186 sont mortes), soit plus que celui observé pendant la pandémie grippale de 2009-2010.
Mortalité hivernale supérieure de 19%
L'Institut note également que depuis le début de l'épidémie "la mortalité hivernale est supérieure de 19% à la mortalité attendue, calculée à partir des huit années précédentes, soit un excès estimé à 11.400 décès". Ce chiffre qui inclut la surmortalité toutes causes confondues et pas uniquement celle due à la grippe, est un record depuis le milieu des années 2000, date à laquelle l'InVS a commencé à faire ce type d'estimations. Il est notamment supérieur au niveau observé lors des hivers 2008-2009 et 2012-2013,avec environ 10.000 décès supplémentaires.
L'InVS se contente d'indiquer que "la contribution de la grippe dans l'excès de mortalité est connue pour être importante chez les sujets âgés sans qu'il soit
possible de préciser sa part dans l'excès constaté cette saison". Mais la gravité de l'épidémie actuelle chez les personnes âgées est également attestée par le fait que la proportion d'hospitalisations après un passage aux urgences pour grippe a été de 47% chez les plus de 65 ans depuis le début de l'épidémie,
contre 11% pour l'ensemble de la population. Elle était de 6 à 9% lors des hivers précédents.
Virus A/H3N2
Pour l'InVS, les personnes âgées ont été fortement affectées à cause de la prédominance des virus A/H3N2, qui touchent particulièrement les sujets les plus fragiles, la mauvaise couverture vaccinale - un sujet à risque sur deux seulement a été vacciné - et le fait que des virus H3N2 qui circulent ne sont pas couverts par le vaccin.
Et même si le nombre global d'hospitalisations continue à baisser (- 31% la semaine dernière), les plus de 65 ans constituent toujours "la majorité" des personnes hospitalisées, selon l'InVS.
Les cas de syndromes grippaux vus en consultation de médecine générale sont par ailleurs en nette baisse, avec 109.000 nouveaux cas répertoriés la semaine dernière, ce qui porte à près de 2,9 millions le nombre de cas vus par des médecins depuis la mi-janvier.
Les régions les plus touchées restent l'Auvergne (265 cas pour 100.000 habitants), la Bretagne (256) et la région Rhône-Alpes (249), selon
les données du réseau Sentinelles/Inserm.