Depuis cinq ans, une nouvelle formation post-bac est dispensée au lycée de Cournon. Il s'agit d'un Diplôme de Métiers d'Arts ou D.M.A. de cinéma d'animation. Une formation très prisée mais très sélective qui offre aux étudiants des débouchés intéressants.
Depuis 5 ans, le lycée René Descartes de Cournon accueille le Diplôme de Métiers d'art de cinéma d'animation. La formation est très demandée : 400 dossiers sont déposés chaque année pour seulement une quinzaine d'élus. Dès la première année, les étudiants apprennent les rudiments de l'animation et commencent à élaborer leurs premiers story-boards.
"C'est essayer d'imaginer comment captiver quelqu'un juste avec des plans" explique Zoé, étudiante en première année. "La difficulté en animation, c'est qu'on doit tout dessiner donc si on se plante dans le story-board et qu'on rajoute des scènes inutiles, on dessine pour rien et on perd beaucoup de temps ! Il faut tout prévoir, tout anticiper et c'est ça qui est compliqué."
Un film de 30 secondes à une minute pour commencer
Le diplôme va leur apprendre à maîtriser toutes les techniques pour faire de la 2D ou 3D mais à la base, il y a toujours le dessin et la couleur.Coline a choisi de réaliser son projet en peinture sur verre : "je vais faire la peinture directement sur du verre et je déformerai ensuite image par image." Ce premier film doit durer de 30 secondes à une minute environ. La difficulté principale réside dans la mise en forme d'une idée qu'il faut ensuite développer en images et en son.
Tommy, lui aussi étudiant en première année a choisi de raconter "des petites saynètes de vie des objets qui s'amusent, qui se coursent, qui se battent. Je vais filmer dans un décor réel, et les objets vont devenir vivants et s'animer en dessins. Ça sera des images dessinées incrustées sur fond réel."
L'amour du cinéma
Lorsqu'ils seront en deuxième année, les réalisations seront plus conséquentes et plus abouties. Les étudiants peuvent d'ailleurs s'inspirer des films des promotions précédentes. Quel que soit le parcours de ces élèves, il y a un dénominateur commun : l'amour du cinéma."Je voulais faire du cinéma traditionnel à la base, mais en sortant d'un bac arts appliqués, je me suis dit que c'était un peu bête de perdre tout le côté manuel du dessin" raconte Léo, étudiant en première année. "Du coup, je trouvais que le cinéma d'animation c'était un bon moyen de mélanger le dessin, les arts plastiques et le cinéma."
Un tremplin pour la suite
Pour tous ces élèves, le diplôme de métier d'art (DMA) représente un marchepied pour la suite de leur carrière. Joann Guyonnet, enseignant, a constaté que la plupart continuent dans cette voie. "Ils utilisent plus le DMA comme prépa pour de grandes écoles. On en a qui sont allés à l'EMCA, à la Fémis, aux Gobelins, aux Arts Déco ... Ils sont vraiment éparpillés un peu partout mais la plupart continuent dans cette voie de façon professionnelle. Ils peuvent partir dans la publicité, ça leur permet aussi de partir sur le film live plus que l'animation. Mais ils restent toujours dans un domaine créatif, le domaine du film."L'an passé, l'une des élèves a vu son film de fin d'étude sélectionné pour le festival d'animation de Bruz en Bretagne. Son titre : "le dîner".
Cette sélection ainsi que plusieurs autres films présélectionnés pour le festival du court-métrage de Clermont montrent que ce diplôme a déjà acquis une belle reconnaissance de la part des professionnels.