A quoi pense un Arménien d'origine en ce vendredi 24 avril, jour du centenaire du génocide? "Je pense à mes grands-parents, à mes ancêtres", explique Serge Kochoyan, directeur de Jazz à Vienne. "Je pense aussi à Tigran", le pianiste arménien Tigran Hamasyan.
"Je ne sais pas tout, parce qu'on ne sait pas tout et qu'on ne m'a pas tout dit". 100 ans après le génocide arménien, les souvenirs de la communauté sont à la fois vivaces, car il faut encore combattre pour obtenir la reconnaissance de ce massacre, et aussi très lointains. On ne parle pas de la douleur chaque jour. En quelques mots, Serge Kochoyan, dont la plupart des ancêtres ont été emportés par cette grande faucheuse de 1915, évoque ses pensées en ce jour de commémoration à Erevan. Il parle de l'Histoire de son peuple, de sa culture et parle aussi de ceux qui font l'Arménie moderne comme le pianiste Tigran Hamasyan. "Je pense aussi à mes amis en Turquie (...) je suis sûr qu'ils ont envie que ça bouge (...) Je crois que le négationnisme c'est has-been, ça ne fait pas avancer le monde."
Interview réalisée par Vanessa Fize