Le temps d'un festival international, la ville de Lyon entend redevenir la capitale mondiale des roses et faire connaître son passé horticole...
Du 27 mai au 1er juin, la ville de Lyon accueille pour la première fois en France le 17e congrès mondial des sociétés de roses qui se tient tous les trois ans. Près de 600 professionnels en provenance de 34 pays sont attendus. L'occasion pour la ville de Lyon de se pencher sur son prestigieux passé botanique. La capitale des Gaules a en effet vu naître et prospérer les plus grandes familles de rosiéristes : Guillot, Pernet-Ducher, Meilland, Schwartz, Dubreuil...
Plus de 3 000 variétés sont ainsi nées en bord de fleuve, "Merveille de Lyon", "Notre-Dame de Fourvière", "Reine de la Guillotière" ou "Ardoisée de Lyon". Et de petites révolutions ont éclos. En 1867, Jean-Baptiste Guillot crée "La France", première née des hybrides de thé. En 1900, Joseph Pernet-Ducher parvient lui à mettre au point une rose de référence, baptisée "Soleil d'or", après une décennie de recherches.
Aujourd'hui, il ne reste plus qu'une dizaine de rosiéristes dans la région, certains descendant de ces familles d'illustres obtenteurs (créateurs de variété). Ils ont quitté Lyon pour la campagne. Mais ils donnent naissance à une vingtaine de nouveautés chaque année, fait valoir Maurine Jay, président de la société française des roses.
Only Lyon, rose slogan
La région reste ainsi le premier obtenteur du monde et le deuxième producteur de plants en France avec quatre millions de pieds de rosiers produits chaque année, derrière Doué-la-Fontaine (Maine-et-Loire). L'ENS de Lyon est par ailleurs un des deux centres de recherche sur la rose, avec celui d'Angers-Nantes de l'Inra. Elle planche actuellement sur le décryptage du génome du rosier.Deux autres expositions sont également visibles : "Le jardin des imprimeurs" au musée de l'Imprimerie (9 avril-12 juillet) et "Roses, une histoire lyonnaise" au musée Gadagne (22 mai-31 août).
Le point d'orgue arrivera fin mai pendant le congrès et l'apogée de floraison. Trois places majeures de la ville seront transformées et une exposition photos débutera en lisière des trois roseraies du parc de la Tête d'Or qui comptent parmi les plus belles du monde.
Le 29 mai, une nouvelle rose sera officiellement baptisée. Mise au point par Arnaud Delbard, elle présente un fond blanc avec une nuance de rose et se veut odorante, chose rare. Baptisée "Only Lyon", elle sonne comme un slogan et participe à la stratégie de marketing territorial éponyme (OnlyLyon). Mais si cette rose est née dans la région, elle est produite au Kenya et en Colombie. Car la France a vu s'enfuir presque toute la production de fleurs coupées vers l'Afrique et l'Amérique latine, où les coûts de production sont nettement plus bas.
Un weekend festif et fleuri est prévu en ville les 29, 30 et 31 mai. Près de 300 000 visiteurs sont attendus à Lyon pour venir admirer places et fontaines fleuries par des milliers de roses, des jardins éphémères. Au total, une quarantaine d'animations. Le reportage ci-dessous...
Pour en savoir plus: www.lyon-roses-2015.org