Inquiétés pour leur "participation à une manifestation interdite" et pour "violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique", les huit manifestants arrêtés ont écopé de peines de prison avec sursis, ce lundi 4 avril, après avoir passé une week-end derrière les barreaux.
12 manifestants avaient été interpellés le jeudi 31 mars, plusieurs heures après la manifestation contre la "loi travail". Tous sont âgés d'une vingtaine d'années. Huit avaient été déferrés puis emprisonnés à Varces (Isère) dans la foulée.
Ce lundi après-midi, leur implication était jugée devant le tribunal correctionnel en comparution immédiate. La plupart ont reconnu les faits, comme les jets de projectiles contre les forces de l'ordre qui tentaient de disperser un rassemblement à l'Anneau de vitesse de Grenoble.
Ils ont écopé de peines allant de 4 à 8 mois de prison avec sursis avec obligation d'exécuter un Travail d'Intérêt Général compris entre 150 et 170 heures. Des peines moins lourdes que celles requises par le procureur qui avait demandé 6 mois de prison dont deux mois ferme.
Reportage avant le délibéré de Xavier Schmitt et Yves-Marie Glo
Rappel des faits
Tout avait débuté dans l'après-midi, lorsque 500 jeunes manifestants environ s'étaient réunis dans le Parc Paul Mistral, à hauteur de l'Anneau de vitesse, pour un rassemblement de "lutte festive", bravant l'interdiction de rassemblement à partir de 16 heures actée par un arrêté de la préfecture.Sommés de quitter les lieux par des CRS, des manifestants ont alors répondu par des lancers de projectiles avant d'être dispersés. Un peu plus tard, la BAC et des gendarmes mobiles ont recherché ces jeunes en ville, ce qui a donné lieu à de nouveaux affrontements et à des arrestations. Puis, les forces de l'ordre ont été mobilisées aux abords du commissariat pour empêcher un nouveau gros rassemblement devant l'Hôtel de Police où des syndicalistes manifestaient déjà pour demander la libération des personnes interpellées. Les affrontements ont duré jusque tard dans la soirée, les policiers repoussant les jeunes avec des gaz lacrymogènes.
Quatre blessés légers ont été dénombrés dans les rangs de la police, ainsi qu'un blessé léger du côté des manifestants.
En matinée, plusieurs vitrines de commerces, dont 5 banques, avaient été vandalisées par d'autres manifestants qui, eux, n'ont pas encore été arrêtés.