45 ans aprés son premier séjour, Merja Linderborg revient au Cavilam de Vichy

Une stagiaire peu ordinaire termine en ce moment un séjour de 2 semaines au Cavilam de Vichy, le centre où l'on enseigne le français à des étudiants étrangers. Elle était déjà venue en 1969, et c'est à l'âge de la retraite qu'elle a souhaité pour reprendre contact avec notre langue.

Merja Linderborg avait 22 ans quand elle est venue pour la première fois en Auvergne pour suivre à Vichy les cours de français du Cavilam, une école du réseau de l'Alliance Française où l'on enseigne notre langue aux étrangers depuis 50 ans.



Le français pour elle, c'est presque une histoire de famille : sa grand-mère le parlait, sa mère qui venait de Belgique aussi et maintenant ses deux petits-fils sont inscrits au club de français de leur école. Pourtant en Finlande, la seconde langue, c'est le suédois, et la troisième l'anglais. Pour être sûre de trouver du travail elle a dû se résoudre à enseigner l'anglais dans un lycée dans la ville de Turku, la 6ème ville et ancienne capitale du pays qui compte 160 000 habitants.

Un contact jamais perdu avec la langue française

Merja Linderborg n'a jamais rompu les liens avec le français, notamment en regardant les émissions de TV5 Monde et d'Arte. Mais à l'heure de la retraite, parce que la pratique de la langue lui manquait, elle a repris contact avec le Cavilam pour un stage de 15 jours.



Comme en 1969, elle a habité dans une famille de Vichy qui lui a fait vivre un peu de son quotidien. Ceux qui l'avaient accueillie il y a 45 ans tenaient alors une boutique de prêt-à-porter au 10 de la rue Sornin, mais si longtemps après, elle n'a pas pu retrouver leur contact.

"Les choses ont beaucoup changé !"

Elle nous conduit ensuite à l'endroit où le Cavilam avait une de ses implantations, en face de l'opéra. On y utilisait à coté des salles de cours classiques des laboratoires de langue avec des magnétophones à bande. Aujourd'hui, le centre a emménagé au pôle Lardy, et les choses ont beaucoup changé : les professeurs utilisent toutes les ressources du multimédia et des tableaux informatiques.



En cours, Merja a côtoyé une quinzaine d'étudiants venus du monde entier. Parmi eux, Folake Oluokun, originaire du Nigéria dont le père était venu au Cavilam en 1986. "Si je n'avait pas retrouvé dans ses papiers après son décès une brochure du Cavilam, je n'aurais sans doute pas pensé à venir à Vichy" explique la jeune fille qui travaille pour les Nations Unies sur des programmes de lutte contre la criminalité et la drogue.



Quant à Merja, elle va poursuivre sa rencontre en lisant des romans policiers, "pas trop compliqués au début" puis elle espère continuer à parcourir la littérature française. Elle s'est inscrite au cercle franco-finlandais de sa ville et envisage de revenir en septembre avec son mari pour visiter le Cantal.