Franca Basil est conseillère conjugale et familiale au Planning Familial de Grenoble depuis plus de 30 ans. Elle témoigne des combats menés pour la liberté des femmes, de ceux passés, et ceux à venir.
Du chemin a été parcouru depuis la création du tout premier centre de planning familial à Grenoble il y a 60 ans : légalisation de la contraception en 1967 et de l’IVG (Interruption Volontaire de Grossesse) le 17 janvier 1975 avec la loi Veil.
Le planning familial était au cœur de ces combats. Ces lois ont sauvé la vie de milliers de femmes. Avant, 3.600 femmes en France mourraient chaque année d’avortements clandestins.
Franca Basil, conseillère au planning de Grenoble:
"Oui, il y a eu des avortements illégaux à Grenoble. Oui, il y a des médecins qui se sont mouillés pour ça. C'était un secret de Polichinelle. Le maire de l'époque, Hubert Dubedout laissait faire.
Les médecins voyaient débarquer aux urgences des femmes en pleine hémorragie. Certaines restaient sur la table. C’était des mères de familles, elles avortaient, elles-mêmes, du 5e, du 6e, du 7e…
Les médecins voyaient mourir les femmes en se disant "ce n’est pas possible!". C’est comme ça que tout a commencé. C'est parti d’un ras-le-bol de voir ça."
Interview
Aujourd’hui, le combat continue, même s’il évolue. Mariages clandestins, violences, viols… la parole est plus ouverte. Le besoin d’écoute et d’assistance reste énorme. Et ce ne sont pas que les femmes qui viennent au planning familial. Il s’adresse à tout le monde et à toutes les sexualités.
Récemment, des groupes de parole pour les transsexuels et leurs familles ont été mis en place avec beaucoup de succès.
"Depuis un an, on a ouvert nos portes à la question Trans. Des médecins se sont formés. On anime des groupes de parole. Il y a une grosse affluence."