Grenoble a été la première ville en France a créer un Planning Familial. Créé à une époque où la contraception et l’avortement étaient interdits, le Planning se bat, encore aujourd’hui, pour permettre à chacun de vivre une sexualité libre et épanouie.
Un peu d’histoire
Dans la France très conservatrice d'avant 1968, l'association "Maternité heureuse" a vu le jour le 8 mars 1956, avant de se rebaptiser Mouvement français pour le planning familial en 1960, et d'ouvrir son premier centre à Grenoble en 1961.Les fondateurs - la gynécologue Marie-Andrée Lagroua Weill Hallé, le médecin Pierre Simon et la sociologue Evelyne Sullerot - voulaient "permettre à chacun de vivre une sexualité libre et épanouie, sans avoir peur de grossesses non voulues".
Reportage sur l'ouverture du premier centre de Planning Familial à Grenoble diffusé le 16/06/1961
Liberté, égalité, sexualités »
Nombre de militantes Planning ont participé au Mlac (Mouvement pour la liberté de l'avortement et de la contraception). Agissant dans l'illégalité, elles fournissaient des contraceptifs, pratiquaient des avortements clandestins ou organisaient des voyages en Angleterre, tout en se battant pour faire changer la loi.
Aujourd’hui encore, le Planning, c’est la réponse concrète au terrain, selon Carine Favier et Véronique Séhier, coprésidentes du Planning :
«Le constat des besoins et la réponse politique pour faire avancer la société".
Après la légalisation de la contraception en 1967, et celle de l'interruption volontaire de grossesse (IVG) en 1975, la tâche était loin d'être terminée.
"Il ne suffit pas que les lois soient votées, il faut qu'elles soient appliquées de façon égale dans tous les territoires, pour toutes les femmes quelle que soit leur situation".
Reportage Nathalie Rapuc, Franck Céroni et Jean-Jacques Picca
Intervenants : Véronique Bourdjakian Conseillère conjugale et familiale ; Franca Basil Conseillère conjugale et familiale
Le Planning de demain …
Le Planning familial estime avoir encore du pain sur la planche en ce qui concerne l’éducation à la sexualité, la prévention des violences, du VIH et des infections sexuellement transmissibles (IST), la lutte contre les discriminations et les inégalités sociales.« Notre volonté, c’est de faire évoluer les mentalités, démonter les stéréotypes, pour dire qu’on peut avancer avec plus d’égalité car aujourd’hui, on s’aperçoit que la question de la domination existe encore fortement, les jeunes se construisent encore beaucoup là-dessus » selon Véronique Bourdjakian, conseillère conjugale et familiale au Planning Familial à Grenoble.
Chaque fois qu’il y aura une crise, les droits des femmes seront attaqués » Simone de Beauvoir
Le Mouvement, qui aimerait changer l'image "parfois un peu ringarde" des féministes, veut pour cela embarquer la jeune génération dans un contexte plus « propice au repli » selon les présidentes du Planning.
Selon Carine Favier, les choses ne sont pas gagnées. Le contexte social et international pèse. Elle évoque un "mouvement international" de pression pour un "retour à des valeurs anciennes" : tentative d'interdire l'avortement en Espagne, "radicalisation vers la droite" de plusieurs pays européens... Les gens sont "dans une telle peur et angoisse du lendemain pour leurs enfants, qu'il y a une espèce de repli sur l'ordre ancien, plus sécurisé. C'est très inquiétant car on n'est plus dans le rationnel, on part sur l'émotion. Et c'est très difficile à combattre".
L’anniversaire du Planning à Grenoble
Plusieurs manifestations sont organisées pour célébrer les 60 ans du Planning FamilialLe 12 mars 2016 dès 20h30 : Grand concert à la Bifurk
Reggae, hip-hop, dub, ska, dancehall, etc … avec Balani Sound System et Broussaï
Le 15 mars entre 18h et 20h : ciné débat “Nos mères, nos daronnes » à la Bibliothèque de l’Abbaye
Du 3 au 22 mars : Festival ciné débat « Les dérangeantes » dans les quartiers des Eaux Claires, Mistral, Lys Rouge et Abry