8e journée d'action contre la Loi Travail à Grenoble

Nouvelle journée de mobilisation, ce jeudi 26 mai. Les opposants à la réforme du travail jouent leur va-tout pour tenter de faire plier le gouvernement socialiste. A Grenoble, le cortège était composé d'au moins 3.000 personnes. La manif s'est terminée par des affrontements avec interpellations.

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Une journée de manif et de heurts à GrenobleLa mobilisation a débuté à 7 heures dans l'agglomération grenobloise avec le blocage de 2 entrées essentielles: la Porte de France, en provenance de Lyon, et l'Hôtel de Ville, pour les automobilistes venant de l'axe chambérien. Les barrages ont été levés par les forces de l'ordre après plus d'une heure. Pour autant, la ville est restée engorgée jusqu'à 9h30 environ. 

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A 11 heures, les premiers opposants se sont retrouvés place Félix Poulat, en plein centre-ville, pour une série de discours syndicaux. Cible régulière des manifestants, le Mc Do de la place avait baissé le rideau. 


Le cortège a ensuite pris le départ à 14 heures. Les syndicats estiment qu'il était composé de 6.000 personnes contre 1.300 selon la police. On peut raisonnablement penser que 3.000 personnes ont défilé. 


A l'arrivée aux abords de la préfecture, après une manifestation calme, de vifs échanges ont débuté entre un groupe de jeunes et les forces de l'ordre. Echanges de bouteilles de bière et de pétards contre gaz lacrymo sur un slogan: "Police, on te veut pas". 


Après la place de Verdun, des manifestants se sont dirigés vers l'Hôtel de Ville. 


De nouveaux affrontements ont alors éclaté, particulièrement violents, et des arrestations ont eu lieu. Cinq personnes auraient été interpellées. Un manifestant, légèrement blessé, a été hospitalisé. 


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Une neuvième journée d'action nationale est prévue le 14 juin.

Les opposants à la loi Travail ont multiplié depuis mars ces manifestations, émaillées de violences. Après un essoufflement en avril, la mobilisation a repris de la vigueur la semaine dernière notamment dans les rues de Grenoble. 

Le texte, que le gouvernement a fait passer en force au Parlement faute de majorité, ambitionne de déverrouiller le marché du travail, alors que le taux de chômage français avoisine 10%.
Loi travail: l'article 2 au coeur de la contestation
L'article 2 du projet de loi Travail, qui consacre la primauté de l'accord d'entreprise en matière d'aménagement du temps de travail, cristallise la colère des opposants, qui craignent une course au moins-disant social.

La mesure:
L'article, long de 45 pages, réécrit totalement la partie du code du travail relative à l'aménagement du temps de travail. Cette réécriture consacre, dans la plupart des cas, la primauté de l'accord d'entreprise sur la convention de branche.

L'évolution la plus emblématique concerne les heures supplémentaires. Actuellement, les branches professionnelles peuvent empêcher les entreprises de leur secteur de déroger aux 25% de majoration fixées par la loi. Le projet de loi brise ce verrou et permettra aux entreprises, par accord majoritaire avec les organisations syndicales, d'abaisser ce taux jusqu'à 10%.

Autres assouplissements: la possibilité, en cas d'accord, de moduler le temps de travail sur trois ans, au lieu d'un, et la possibilité, dans les entreprises de moins de 50 salariés, de moduler unilatéralement le temps de travail sur neuf semaines, au lieu de quatre.

L'article accorde néanmoins un droit de regard aux branches, qui devront dresser un bilan annuel des accords d'entreprises, évaluant leur impact sur les conditions de travail et sur la concurrence entre les entreprises. Elles pourront y formuler des recommandations.

Les critiques syndicales
Pour les opposants à la réforme, l'article 2 porte atteinte à la "hiérarchie des normes", selon laquelle l'accord d'entreprise ne peut pas être moins favorable que la convention de branche, qui elle-même ne peut aller en deça de la loi. La CGT et Force ouvrière, notamment, craignent que cette réforme aboutisse à instaurer "un code du travail par entreprise", dans une course au moins-disant social pour les salariés.

La CFDT, favorable au projet, leur oppose que des syndicats majoritaires n'approuveront pas un accord défavorable aux salariés.

Mais selon les centrales contestataires, c'est dans les entreprises, surtout les petites, que les syndicats sont les plus faibles et, donc, que la négociation est la plus déséquilibrée. Ils craignent que les employeurs ne puissent exercer un "chantage à l'emploi" pour obliger les représentants du personnel à signer.

Enfin, Force ouvrière alerte contre le risque d'une baisse drastique du nombre d'accords. La centrale cite une étude de la Confédération européenne des syndicats (CES) sur l'Espagne, qui a aussi décentralisé le dialogue social: entre 2008 et 2013, le nombre d'accords de branches est passé de 1.448 à 706 et le nombre d'accords d'entreprises de 4.539 à 1.702.
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