Pour ou contre, les réactions pleuvent après la confirmation de l'abandon du projet d'autoroute A45 entre Saint-Etienne et Lyon par la Ministre Elisabeth Borne. Expliquant "privilégier les alternatives routières et ferroviaires", la Ministre met fin à un vieux feuilleton très clivant.
Mercredi 17 octobre, la Ministre des Transports, Elisabeth Borne, a confirmé l’abandon du projet d’autoroute A45 entre Lyon et Saint-Étienne, dans une interview à nos confrères du quotidien Le Progrès.
Et c'est peu de dire que la nouvelle, déjà largement anticipée par Laurent Wauquiez, la semaine dernière, a fait réagir. "Erreur historique", décision prise dans "des bureaux à moquettes épaisse", les défenseurs du projet ne cachent pas leur colère. Les "antis" sont eux aux anges.
De @Paris dans vos bureaux dorés à moquette épaisse ... A45 ou pas ne changera pas votre vie.
— Gaël Perdriau (@PerdriauGael) October 18, 2018
Entre la 1ère Ville de @auvergnerhalpes et la 2ème, @villedelyon et @grandlyon , et @saint_etienne_ et @SteMetropole , nous vivons ces incidents tous les jours. 1h ? 2h ? 3h de trajet ? pic.twitter.com/0XTkjErqk0
Car entre Lyon et Saint-Etienne, il y a bien plus qu'une rivalité footballistique. Les deux métropoles n'ont pas la même taille, la même orientation politique et un taux de croissance de l'activité économique aux antipodes l'un de l'autre.
Et c'est le dynamisme économique très inégal entre les deux qui explique des visions diamétralement opposées sur l'A45, entre les acteurs politiques et économiques, qu'ils soient de la Loire ou lyonnais.
Un dossier où il ne manquait que la signature de l'Etat
Pour preuve : le haut niveau d'engagement financier annoncé par les collectivités ligériennes : 131 millions pour le département de la Loire et autant pour l'agglomération stéphanoise ( pour un montant total de 1,2 milliard d'euros), aux côtés de l'Etat apportant 395 millions d'euros pour l'Etat. Le financement était bouclé, le concessionnaire, Vinci, désigné.
Un projet qui avait largement mobilisé les acteurs économiques stéphanois, chefs d'entreprise en tête, qui sont désormais remontés comme des pendules, certains prophétisant leur mort économique, avec l'enterrement de l'A45.
Du côté des anti-A45, on se félicite de la nouvelle, et l'on y voit la continuité de la "prise de conscience", qui avait conduit à l'abandon du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.