L'avenir de l'AFPA en Auvergne s'assombrit. Un plan local de réorganisation de la structure de formation pour adultes a été présenté vendredi 19 octobre 2018. Dans les 4 départements auvergnats, deux centres ainsi que l'antenne régionale devraient fermer : plus de la moitié des emplois sont menacés.
C'est la conséquence d'un organisme de formation en difficulté sur le plan national : un plan de réorganisation local annoncé vendredi 19 octobre prévoit la fermeture des sites du Cantal et de Haute-Loire, tout comme l'annexe de la direction régionale à Beaumont, et l'AFPA de Montluçon pourrait perdre 7 formations, soit la suppression de 85 emplois au total.
A titre d'exemple, il y a encore peu, le site de Saint Germain-Laprade (Haute-Loire), près du Puy-en-Velay, formait jusqu'à 1000 stagiaires par an. Aujourd'hui, les locaux sont vides : les deux derniers stagiaires sont partis vendredi dernier, et le centre devrait fermer.
A la sortie du comité d'établissement avec la direction régionale vendredi matin, les représentants des salariés sont amers. "Ceux qui sortent de chez nous trouvent un emploi : on verra sur le terrain l'effet de diminution des effectifs des organismes de formation", déclare, pessimiste Jean-François Guérut, secrétaire du comité régional d'établissement Afpa Auvergne.
L'Afpa en voie de disparition dans le Cantal et la Haute-Loire ?
Selon les syndicats, c'est la conséquence de plusieurs années de baisse des subventions accordées à la formation dans la région, malgré un taux de retour à l'emploi de près de 70 % des adultes qu'elle forme. La région Auvergne-Rhône-Alpes aurait réalisé en deux ans 110 millions euros d'économie sur les budgets alloués à la formation. Ainsi, en Haute-Loire, il manque des moyens pour former, alors que le département compte 17 000 demandeurs d'emploi. Laurent Grégoire, formateur Afpa à Saint-Germain-Laprade, explique : "Il y a deux mois, la CAPEB locale (confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment NDLR) nous disait qu'elle recherchait désespérément 50 salariés, et aujourd'hui on ne peut pas répondre à cette demande."
A terme, l'Afpa pourrait disparaître de toute la moitié sud de l'ex-région Auvergne, qui compté précisément des zones excentrées, où l'accès à la formation pour adultes deviendrait encore plus compliqué.