Mathieu Gasquet crée des meubles en bois et résine. Un long travail de patience pour obtenir des modèles à chaque fois uniques.
Mathieu Gasquet fabrique des meubles dans son atelier de Mantenay-Montlin dans l'Ain. Des meubles étonnants, mélange de bois précieux et de résine. Ils changent avec la lumière, ils deviennent à la fois transparents et massifs… Une vraie recherche d'excellence pour des créations d'exception. Une mode déjà très forte aux Etats-Unis et au Canada qui arrive en Europe.
L'histoire du bois
Pour créer une table, il cherche l'échantillon de bois parfait. Des bois anciens dont l'histoire file au gré des traits concentriques visibles. Une année, deux années, trois années... Chaque trait représente une année et leur organisation montre comment l'arbre a grandi. Là, un peu plus vite, là, plus lentement. "Sur les vieux bois, il y a des trous. On voit bien les années d'intempéries, les oiseaux, les bestioles qui sont venues gratter dedans pour former ce dessin dans le bois".
"Là c'est de l'orme, un bois difficile à trouver, assez rare. Je ne fais pas de sapin, ni de résineux. La résine étant très chère, le but c'est de faire de jolies tables. Et pour faire de jolies tables, il faut du joli bois" explique Mathieu. Idéalement, le bois doit être coupé depuis plusieurs décennies. Il caresse la matière, scrute le veinage, découvre encore un nouveau détail comme dans cette loupe de frêne qu'il vient tout juste de poser sur son établi. "La loupe, c'est un arbre qui était au bord des routes. Quand le cantonnier avec sa machine et son tracteur venait happer les branches, au lieu de les couper, ça les abimait et du coup ça a créé tous ces dessins dans le bois".
Une révélation
Sans formation initiale, l'artisan travaille sa technique depuis 4 ans. "Tout le monde peut le faire. Je n'ai pas de diplôme, pas de brevet. Je n'ai rien. Après, il faut se perfectionner" dit-il humblement.
Pour arriver au bon résultat, il teint la résine epoxy selon le choix de ses clients puis chasse les bulles d'air pendant plusieurs jours afin que le rendu soit parfait.
Côté bois, il part parfois de tranches d'oliviers millénaires. "C'est souvent pour combler car l'air de rien, tu gagnes un peu de résine et ça évite les gros trous de résine".
Pour fossiliser ce puzzle, il faut une bonne semaine. L'étape du ponçage est longue. le plateau d'une table passe des dizaines de fois en machine puis le ponçage se finit à la main. Mathieu découvre peu à peu son œuvre. "Quand j'ai acheté le bois, j'étais incapable de dire que ça allait donner ça. C'était tellement vieux, abimé, poussiéreux".
Dernier geste, le vernissage qui va révéler encore plus les détails du bois et les figer dans l'éternité.