“L'université des chèvres “ roman graphique, est paru en janvier 2023. Dessinateur, auteur, Christian Lax a imaginé un personnage : Fortuné, colporteur en écriture au 19ème siècle. Parler de l’école, menacée ici et ailleurs. Surtout, parler de la place des filles, des femmes, parfois éloignées du savoir.
La BD L’université des chèvres vient de paraître. Le titre est une expression inventée par un journaliste britannique en voyage au 19ème siècle dans les Alpes du sud. Il y observe ces érudits sans diplôme, qui vont de village en village, en hiver, quand les enfants ne participent pas aux travaux des champs. Les curés financent cet enseignement mais exigent des filles qu’elles apprennent le minimum, pour lire la Bible.
“Je trouve que l’école devrait être un milieu sanctuarisé, inviolable, protégé. On s’aperçoit qu’à toutes les époques, et partout, l’école est agressée, il y a la même volonté de museler, pour des raisons politiques ou religieuses. Et ça, dès les débuts de l’enseignement.”
L'enseignement face à l'obscurantisme
L’histoire commence en 1833 : Guizot est nommé ministre de l’Instruction publique. Il réorganise l’enseignement et crée les Ecoles normales. C’est la fin des instituteurs itinérants. Fortuné émigre, va exercer chez les Hopis, en Amérique du Nord. Cinq générations plus tard, sa descendante, journaliste, enquête sur le lobby des armes aux Etats-Unis, les massacres dans les écoles. Dans l’Afghanistan des talibans, elle rencontre un enseignant nomade, en proie à l’obscurantisme. Partout, à travers les siècles, l’Histoire se répète.
“Mon travail est un engagement : je pense que quand je fais un album comme “l’Université des chèvres”, je fais un geste politique, c’est indéniable, j’alerte mon lecteur sur un sujet qui me paraît fondamental."
Christian Lax, auteur de BD
Aussi loin qu’il s’en souvienne, Christian Lax, a toujours dessiné. Il a étudié le droit mais est vite revenu à ses premières amours et s’est formé à l’école des Beaux-Arts à Saint- Etienne. La BD est son mode de vie. Dans le calme de son atelier il a le trait vif, incisif pour incarner au mieux ses héros.
“Je raconte le parcours d’un ou plusieurs personnages, alors j’ai besoin qu’on y croie, qu’on les suive, qu’on s’identifie, c’est encore mieux”
L'ultime album après 40 ans de BD
Puis il adoucit le dessin avec la couleur, estompe les éléments donne une atmosphère à l’histoire. Trois ans de travail pour créer un album comme celui-ci. Tout est fiction mais sur une trame historique, sociale, très documentée.
Christian Lax publie des albums depuis 1981 mais il va définitivement tourner la page BD. A 74 ans, il donne à sa vie d’autres couleurs, celles de la peinture.