Bernard Hinault au Tour de l'Ain : "ça fait mal quand on est derrière, pas quand on domine la course"

Bernard Hinault a marqué le monde du cyclisme pendant de très nombreuses années. celui que l'on surnommait le Blaireau est devenu un fidèle du Tour de l'Ain. Il aime découvrir les talents de demain qu'il retrouve ensuite sur le Tour de France, entre autres.

Bernard Hinault n'a pas raté un Tour de l'Ain depuis 5 ans. Il a l'œil et repère très vite ceux qu'il va pouvoir suivre sur le circuit. Tous les coureurs rêvent d'avoir son palmarès.

Comme il le dit lui-même, Bernard Hinault est né bagarreur et c'est cette hargne qui l'a conduit sur la plus haute marche des podiums et la couleur jaune. Quintuple tenant du titre, il a remporté son premier Tour de France à 23 ans. C'était sa première participation. Il a remporté 216 victoires durant sa carrière professionnel. Pédaler avec personne devant, mener le jeu, imposer le rythme. 

Où trouviez votre énergie, votre tempérament, cette arme, cette rage pour gagner ?

Je crois que je suis né comme ça. J'ai ça dans le sang. Quand on a envie de gagner, de se battre, Quand on a envie d'être le meilleur - quelque soit ce qu'on va faire - on fait la même chose. On veut être le premier. Gamin déjà, j'étais un bagarreur sans arrêt. J'avais ce tempérament que que j'ai retransmis dans la compétition. 

 

Il y a forcément toujours un moment où ce plaisir-là passe par le fait d'aimer se faire mal.

Ça fait mal quand on est derrière les autres parce qu'on voudrait être avec eux. On voudrait être au-dessus. Mais quand vous dominez comme j'ai pu le faire pendant une bonne dizaine d'années, le cyclisme, c'est vous qui qui vous vous amusez avec les autres, vous qui accélérez quand vous voulez. La tactique de course, c'est vous qui l'a faite, ce n'est pas les autres, C'est un vrai plaisir, que de pouvoir jouer avec tout.
Dans une compétition, il y a un moment quand il n'y a pas de course, on a la moitié du cerveau qui est un petit peu à vagabonder, à regarder autour de soi. Mais dès que la course repart parce qu'il y a une accélération, une  attaque, là tout de suite le, le cerveau se remet sur la compétition à 100% et on oublie tout ce qui à côté. 

 Si vous n'aviez pas été cycliste, vous auriez fait quoi ?

J'ai un métier d'ajusteur, donc j'aurais été travailler comme tout le monde. Mais bon, je pense que j'ai eu un choix à faire à un moment donné et j'ai dit, je vais être cycliste plutôt que d'aller travailler à l'usine et je n'ai pas regretté mon choix.

C'est quoi votre plus beau souvenir ?

C'est d'avoir pratiqué le sport pendant 12 ans comme j'ai pu le pratiquer, de gagner, d'avoir fait des voyages, d'avoir fait énormément de choses. Ce que je souhaite à tout le monde, c'est d'avoir cette vie que moi j'ai eue. C'est fantastique.

Votre plus grande fierté ?

Ce serait quoi d'avoir donné peut-être envie à des jeunes de faire la même chose que moi ? C'est déjà pas si mal. 

Pourquoi cette fidélité au tour de l'Ain ?

Déjà, Il n'y a pas de petites courses pour moi. Il n'y a que des courses et mon intérêt pour le tour de l'Ain, c'est souvent qu'il y a beaucoup de jeunes. On l'a vu hier dans dans la victoire du petits Anglais. (Jake Stewart) c'est sympa parce qu'on peut découvrir les talents de demain. Et en plus ce sont des beaux paysages. Ce n'est pas facile. On va aller dans le Jura aujourd'hui et demain. C'est vraiment de la belle petite colline, la petite montagne même, et c'est très intéressant pour le résultat final.
Ça fait déjà 5 ans que je viens et j'espère y venir encore longtemps. Parce que quand je vois les coureurs présents dans le tour de l'Ain et qu'on retrouve après sur le tour de France, on dit au moins on a vu peut-être déjà les tout nouveaux coureurs.

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