Hommage à Saint-Pierre-Chanel, un Bressan "du bout du monde", fêté chaque année dans une chapelle de Montrevel-en-Bresse (Ain) et en même temps à 16.000 kilomètres de là. Un saint martyr assassiné il y a 180 ans à Futuna.
Né à Cuet, dans l'Ain, Saint-Pierre-Chanel prend la mer en 1836 pour aller évangéliser les peuples du Pacifique. Il s'installe à Futuna, travaille auprès des pauvres, des malades. Il est assassiné cinq ans plus tard.
Après son décès, le catholicisme se répand comme une traînée de poudre dans les îles. Pie XII le canonise en 1954. Saint-Pierre-Chanel devient donc le patron de l'Océanie.
Il se dit que le missionnaire a apporté la paix dans ces contrées.
"Nous étions dans un contexte où les îles se colonisaient entre elles. Donc il y avait souvent des guerres terribles. Et même des guerres au sein même des îles entre les différents clans, entre différents royaumes", rappelle Simione Vakauliafa, président de l'association Cuet Sagato Petelo Sanele.
Et c'est ainsi que l'Océanie est devenue catholique, une religion adoptée avec ferveur par des femmes et des hommes si loin de la culture occidentale. "Saint-Pierre-Chanel n'a pas évangélisé par la violence. Bien au contraire. Au point qu'on l'a appelé 'l'homme à l'excellent coeur'", souligne le Père Pierre le Bourgeois, recteur du sanctuaire.
La célébration de la fin avril est un moment important dans la vie des Océaniens, y compris ceux installés en France métropolitaine. "On vient des quatre coins de la métropole et, ainsi, on peut se retrouver tous ensemble comme des frères et soeurs", se réjouit Esitelia Fiakaifanu. A Cuet, on croise principalement des Wallissiens et Futiniens.
Comme un petit coin d'Océanie en terre bressane.