La fronde des Départements se fait entendre. Ces collectivités sont en guerre contre l'Etat qui veut limiter leurs dépenses. Dans l'Ain, le président LR du Conseil départemental affirme qu'il ne signera pas le Pacte Budgétaire proposé par le gouvernement. Il s'en est expliqué devant la presse.
"On a fait 17 millions d'économies en un peu plus de 2 ans et on nous demande aujourd'hui de limiter encore nos dépenses, c'est intenable!", la réaction de Jean Deguerry a l'allure d'une colère, même si, devant la presse, le ton est plutôt calme.
Le président de droite du Département de l'Ain ne valide pas le Pacte Budgétaire de l'Etat. "D'autant qu'il n'y a pas de réciprocité", poursuit-il, évoquant les 230 mineurs isolés que la collectivité doit prendre en charge, l'augmentation des salaires des fonctionnaires qui n'est pas compensée...
Mais ce qui semble chagriner l'élu, c'est surtout la non prise en compte des caractéristiques locales. "La limitation de l'augmentation des dépenses de fonctionnement est la même partout: 1,2% par an, alors que nous avons une pression démographique qui n'est pas celle d'autres départements."
Reportage Franck Grassaud et Marine Zammit
On estime que 6 à 7.000 nouvelles personnes arrivent chaque année dans ce département, particulièrement aux abords de Lyon et Genève. "On devrait donc construire un collège par an, comment faire si on n'augmente pas nos dépenses de fonctionnement", explique encore Jean Deguerry appuyé par Damien Abad, l'ancien président du Département. "Et il n'est pas question de se diriger vers une hausse des impôts!", confirment ces politiques.