Dans le Bugey, la RD1504, reliant Ambérieu à Belley, a été fermée après un éboulement. Cet axe relie aussi l'Ain à la Savoie et il risque de rester coupé à la circulation pendant un certain temps. Les habitants du secteur doivent se résoudre à de longs détours.
Un éboulement s'est produit vendredi 19 janvier 2024, sur la route départementale 1504, à hauteur de la cluse des Hôpitaux, sur la commune de La Burbanche. Non loin d’un hameau, des rochers se sont décrochés de la falaise. Ils se sont écrasés en contrebas et ont endommagé le bitume. À certains endroits, les glissières de sécurité ont été sévèrement abîmées. Par chance, aucun véhicule ne passait par là.
Éboulement : la RD 1504 toujours fermée
Ce mercredi 24 janvier, cinq jours après l'éboulement, les imposants blocs de roche encombrent toujours la chaussée. Aucune intervention n’a eu lieu, car le site est encore menaçant. Cette route est un axe important pour les riverains. Elle relie Ambérieu-en-Bugey à Belley. C'est aussi un couloir entre l’Ain et la Savoie. De part et d'autre de l'éboulement, les habitants prennent leur mal en patience et s'organisent.
Déviation et routes de montage
La fermeture de la RD1504 impose aux habitants du secteur de longs détours par les routes de montagne. Les véhicules doivent passer par les hauteurs. Une vraie galère sur le réseau secondaire. C'est notamment le cas pour les habitants de la commune de Ternay, située au nord de l'éboulement.
La pharmacienne du village a vu son temps de trajet être considérablement rallongé : "une heure pour faire 60 km contre 30 minutes auparavant. Le temps de trajet est doublé avec des routes qui sont compliquées et pas matérialisées. Ça pose des problèmes la nuit," assure la pharmacienne.
"L'éboulement pénalise les gens qui doivent aller à Belley pour travailler. Ils doivent passer soit par Cormaranche, soit par Thézillieu. Les routes sont sinueuses, plus dangereuses que la nationale. Ça leur fait 20 km de plus pour aller à Belley. 40 km de plus par jour", explique un habitant de Tenay. "On habite une région assez montagneuse, en fond de vallée. On fait avec, on vit avec", affirme-t-il en guise de conclusion. "Il y a souvent des chutes de rochers, également sur Hauteville," confirme une autre habitante. "On est cerné par la montagne. Qui dit montagne, dit risques d'éboulement avec les fortes pluies, le dégel, la neige... On connaît les risques", ajoute-t-elle, presque fataliste.
L'éboulement complique aussi le quotidien de certaines professions, notamment les infirmiers. "Heureusement qu'on a ces routes secondaires qui permettent de rejoindre le village de Tenay," explique Loïc, infirmier libéral. "Avec les routes secondaires, on mettait 10 minutes. Maintenant, on va mettre trois quarts d'heure, ou une heure. Tout dépend de la neige ou de la circulation". Le professionnel de santé est obligé de réorganiser sa tournée ou de demander à certains patients de venir à son cabinet.
Chantier en attente
Selon la direction des routes de l'Ain, un expert est bien intervenu dès vendredi. Ce dernier a conclu à des "risques résiduels" de chutes de pierres. C'est la raison pour laquelle les rochers jonchent encore la route. Le Conseil départemental de l’Ain estime que les travaux de purge de la falaise et de remise en état de la route vont prendre un mois et peut-être davantage. Mais pour démarrer, le chantier nécessite le feu vert des services de l'État. En cause : la présence du faucon pèlerin et de l'aigle royal sur cette zone. Les habitants, qui ne savent pas combien de temps la route va rester fermée, vont devoir s'armer de patience.