Le 2 août 2021, Sandrine Reverdy, une infirmière de 54 ans, était tuée sur une route de l'Ain, à Jujurieux, par un chauffard. Il vient d'être condamné à une peine de 7 années d'emprisonnement. Un homme au casier judiciaire déjà chargé.
Le procès du responsable de l'accident s'est déroulé ce mardi 12 avril 2022 en début d'après-midi, devant le tribunal correctionnel de Bourg-en-Bresse.
"Impeccable !", c'est le dernier mot prononcé par le détenu à la lecture du délibéré : 7 ans d'emprisonnement. Agé de 40 ans, il a reconnu les faits mais il s'est montré particulièrement provocateur tout au long du procès.
Je suis un gitan, les gitans ont toujours tort
a-t-il lancé.
"De toute façon, c'est toujours moi le coupable", a-t-il ajouté, faisant référence à ses nombreux passages devant la justice pour viol, vol aggravé et recel.
Un comportement limite enfantin, le sourire en coin.
Il y avait de quoi agacer les parties civiles, comme le mari de l’infirmière et ses 2 enfants. Malgré tout, Laurent Reverdy est ressorti un peu soulagé. "Je suis apaisé", a expliqué l'époux, "je redoutais que la peine soit inférieure. Maintenant, il faudra du temps pour que je retrouve une vie normale, tout en pensant à Sandrine."
Retour sur les circonstances de l’accident
Sandrine Reverdy travaillait sur le secteur de Jujurieux. Ce jour-là, elle terminait sa tournée. L'infirmière libérale se rendait au domicile de l'un de ses patients lorsqu'elle a été tuée par le chauffard qui a percuté sa voiture de plein fouet. Le drame s'est produit le 2 août 2021, sur la route départementale 36, au lieu-dit "La Route", un hameau de la commune de Jujurieux. Il était 18 heures.
Le conducteur roulait à vive allure : 135 km/h, selon les expertises; 125, d'après le compteur retrouvé bloqué sous le choc; "110, 115, pas plus", selon sa déclaration durant l'audience. Sur la ligne droite, il avait multiplié les dépassements. Il doublait encore en entrant dans le lieu-dit, où la vitesse est limitée à 50. La collision était inévitable alors que l'infirmière effectuait un demi-tour, comme cela est permis aux riverains, la ligne étant discontinue à certains endroits.
Sandrine Reverdy est morte sur le coup.
Blessé, le chauffard avait pris la fuite à pied. "Dès qu'il m'arrive un truc comme ça, faut que je me cache", a-t-il justifié dans le box, "j'étais en état de choc." Recherché par les gendarmes, l'individu avait finalement été retrouvé du côté de Béziers, dans l’Hérault, presque deux mois après l'accident mortel.
"Meurtre de la route", "ordure"...
Alors que le coupable était recherché, en septembre 2021 le mari de la victime avait décidé d'installer 2 panneaux sur le lieu du drame. Deux photos de son épouse et un message accusateur à l'adresse du chauffard.
"C'était surtout pour marquer les esprits que j'ai mis le mot meurtre", explique aujourd'hui Laurent Reverdy. Partagé entre douleur, colère et indignation, il avait également fait écrire sur la plaque "une ordure indigne de porter le nom d'être humain" pour qualifier l'auteur de l'accident mortel. Le veuf a toujours refusé de faire disparaître cette phrase alors que les autorités lui ont demandé à plusieurs reprises.
Extrait 19/20 - France 3 Rhône-Alpes