"Le marché des granulés est en plein de développement, il y a beaucoup de potentiel", après la crise de 2022, la filière se porte bien

La consommation des granulés de bois fabriqués à partir de sciure séchée et comprimée connaît un engouement des consommateurs. Après la crise de 2022, la filière se dit aujourd’hui plus structurée et ne cesse de se développer.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

La demande en poêle ou chaudière à granulés (ou pellets) de bois est en hausse constante. C'est le combustible réputé le moins cher du marché. "C'est l'avantage d'être une énergie qu'on peut toucher, contrairement au gaz, à l'électricité, au fioul", explique un producteur de Meximieux, granulés de bois en main.

L'année 2022, instable géopolitiquement, a été une année difficile qui a engendré une crise de l'énergie. Elle a notamment posé de nombreux défis pour la filière granulés de bois. Que reste-t-il aujourd'hui de cette crise ?

"Panique" en 2022

Y aura-t-il de pellets pour l’hiver ? Cette question a occupé les esprits des particuliers en 2022. Les propriétaires de poêles craignaient une pénurie de granulés de bois compressé et granulés Pellets. La demande a alors connu une véritable flambée. Les principales conséquences de cette hausse de la demande ont été une raréfaction et surtout une inflation du prix de ce combustible.

Pourtant, il n'y avait pas de risque de pénurie, comme l'explique un producteur de Meximieux, dans l'Ain. Ses entrepôts regorgent de granulés. Il revient sur l'affolement du marché survenu voilà deux ans. "Ce qui s'est passé en 2022, c'est un dérèglement. Une demande qui a été brutale, d'un coup. L'outil industriel ne peut pas suivre. D'ailleurs, il n'y a pas eu de rupture (...) Je le disais aux consommateurs : on produit tous les jours, il n'y a pas d'inquiétudes à avoir. Mais des gens se sont mis à stocker pour trois ans. Celui qui stocke pour trois ans pénalise les autres (…) Il faut une régulation du marché", selon Christophe Saint-Cyr, Directeur de "Vert Deshy", entreprise installée à Meximieux. Le responsable se veut rassurant : "Aujourd'hui, il n'y a pas d'inquiétude", assure-t-il.

Une filière armée

Aujourd’hui, les prix sont rentrés dans l’ordre. Le marché a retrouvé de la stabilité après plusieurs mois. La crise est passée, mais elle a laissé des traces et des doutes chez les particuliers. Elle a laissé des enseignements pour la filière, même si celle-ci se dit aujourd’hui plus structurée et ne cesse de se développer.

"On est une filière très jeune, mais déjà très structurée. En 20 ans, elle a toujours fait en sorte que toute personne qui s'équipe en appareil de chauffage au granulé trouve du combustible (...) Il y a 20 ans, il y avait moins de 5 usines, aujourd'hui, il y en a plus de 70. Il a 15 ans, on consommait 200 000 tonnes de granulés. Aujourd'hui, on est à 2,2 millions de tonnes de granulés et on a toujours assuré plus de 85 % de livraison de produits chez les particuliers, des granulés produits en France", détaille Yann Denance, président de Propellet. Depuis 2008, cette association regroupe des professionnels engagés dans le développement de la filière du chauffage au granulé de bois et pellet.

"L'un des gros apprentissages de cette crise, c'est que le monde politique ne connaissait pas la filière", explique Yann Denance. Des élus sont donc régulièrement invités chez les fabricants de granulés et les scieries. Objectif : faire de la pédagogie et expliquer que la filière peut tout à fait absorber une progression de la consommation.

Économie circulaire

Les producteurs de granulés ont aussi fait face à des campagnes de dénigrement. Certains affirmant que des forêts entières étaient rasées pour faire du bois compressé. Mais le granulé est, et reste, un résidu de scierie : de la sciure. "On ne coupe pas des arbres pour faire du bois d'œuvre ou des granulés. Les deux sont liés (...) ce sont les chutes qui font le granulé", précise Eric Vial, délégué de Propellet.

Autrefois, dans le meilleur des cas, la sciure était utilisée pour faire des panneaux ou du papier. À défaut, elle était perdue. Inutilisée. "L'intérêt de faire du granulé avec de la sciure, c'est que ça permet aux scieurs de valoriser un sous-produit qui ne l'était presque pas avant. Ça améliore la santé des scieries et contribue à une économie circulaire. Rien ne se perd", indique Eric Vial.

"Le marché des granulés est en plein développement. Il a beaucoup de potentiel", poursuit ce dernier. Mais la sciure de bois n'est pas la seule ressource pour produire des granulés, l’agriculture peut aussi aider au développement des pellets. Les granulés peuvent être faits à partir des résidus de l'agriculture.

"Ce qu'on appelle les agro-pellets, c'est fait de la même manière qu'un granulé de bois. Mais la matière première, au lieu d'être de la sciure de bois, c'est de la sciure de rafles de maïs, des chutes de l'agriculture", indique Eric Vial, délégué de l'association Propellet.

Le pellet ou granulé, ce biocombustible, est aujourd'hui un déchet qui a de l’avenir.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information