Deux louveteaux viennent d’être observés au sein de la réserve naturelle nationale de la Haute Chaîne du Jura. Ce sont les agents de cette réserve qui ont détecté leur présence, a indiqué jeudi 7 septembre la préfecture de l'Ain. Il s’agit du premier cas de reproduction observé depuis plus d'un siècle dans l’Ain.
L'annonce intervient à une dizaine de jours de la présentation du plan national Loup 2024-2029, un plan très attendu par les éleveurs.
Deux louveteaux viennent d’être observés au sein de la réserve naturelle nationale de la Haute Chaîne du Jura. Ce sont les agents de cette réserve qui ont détecté leur présence. Ces agents participent au suivi de l’espèce en lien avec l’Office Français de la Biodiversité (OFB) dans le cadre du réseau national « Loup Lynx ». Il s’agit du premier cas de reproduction observé depuis plus d'un siècle dans l’Ain, a indiqué la préfecture de l'Ain dans un communiqué, ce 7 septembre 2023.
Le loup gris (Canis lupus) appartient à la famille des canidés. Les capacités de déplacement de cette espèce protégée en France comme dans toute l'Europe sont très importantes. "Des individus, souvent seuls, sont observés occasionnellement dans les départements proches des secteurs historiques de présence permanente (Alpes et Massif central)", précisent les services de l'État.
Cette espèce protégée a recolonisé naturellement la France depuis le début des années 1990. Le département de l'Ain est considéré comme front de colonisation par le loup depuis 2019. Depuis cette date, l'animal est présent "de manière passagère, mais récurrente, dans le département", indique la préfecture.
1104 loups en France
Le nombre de loups présents en France cette année, provisoirement estimé en juillet dernier à 906, a été revu à la hausse à 1104. L'évaluation est réalisée à partir d'indices (traces, hurlements, analyses génétiques, etc.), les animaux étant très difficiles à détecter par simple observation visuelle directe, selon l'OFB.
Cette réévaluation intervient à une dizaine de jours seulement de la présentation du plan national Loup 2024-2029. La préfecture de la région Auvergne-Rhône-Alpes est en charge la préparation de ce plan qui doit être présenté le 18 septembre. Le plan 2018-2023 arrivant à échéance, le nouveau plan 2024-2029 assorti d'un nouveau protocole de tir incluant prélèvement et défense doit être présenté par la préfète de la région au Groupe national Loup (GNL).
Les mesures pour protéger l'espèce et les droits de tirs accordés à titre strictement dérogatoire pour protéger les troupeaux suscitent une grande attente chez les éleveurs, très remontés contre le prédateur.
Le loup avait disparu du territoire français dans les années 30. Il est de retour depuis la fin des années 80. Les loups n’ont pas été réintroduits, mais sont arrivés à la suite d’une recolonisation par étapes depuis les Abruzzes en Italie.
Le loup, "un réel danger"
Cette réévaluation de la population du loup en France intervient aussi quelques jours après une mise en garde de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. "La concentration de meutes de loups dans certaines régions européennes est devenue un réel danger pour le bétail et, potentiellement, pour l'homme", a-t-elle indiqué le 4 septembre dernier en évoquant une possible évolution du statut de protection du loup au sein de l'Union Européenne. L'association Ferus, Association nationale pour la conservation de l’ours, du loup et du lynx en France, a dénoncé "des propos gravissimes venant d'une personnalité politique de haut rang" dans un message publié sur le réseau social X (anciennement Twitter), le 6 septembre dernier.
Dans un communiqué, la Commission européenne invite "les communautés locales, les scientifiques et toutes les parties intéressées à soumettre, d'ici au 22 septembre 2023, des données actualisées sur les populations de loups et leurs impacts". Le communiqué précise : "sur la base des données collectées, la Commission décidera d'une proposition visant à modifier, le cas échéant, le statut de protection du loup au sein de l'UE et à mettre à jour le cadre juridique, afin d'introduire, lorsque c'est nécessaire, davantage de flexibilité, à la lumière de l'évolution de cette espèce".