Nucléaire : la centrale du Bugey a été choisie "pour tenir les calendriers" de l'EPR du futur

Le site du Bugey, dans l'Ain, a été retenu pour "tenir les calendriers" de relance du nucléaire promue par le gouvernement. La centrale est déjà prête à accueillir les prochains réacteurs.

L'Elysée a annoncé, mercredi 19 juillet, son choix de retenir la centrale du Bugey dans l'Ain, pour l'implantation de deux nouveaux réacteurs de nouvelle génération, appelés EPR 2, en Auvergne Rhône Alpes. Ce sont les enjeux de calendrier qui auraient conduit à privilégier ce site, déjà prêt pour accueillir ces nouveaux équipements.

Compétition entre le Bugey et le Tricastin

La centrale du Bugey sera donc le troisième lieu choisi pour accueillir de nouveaux réacteurs de grande puissance en France, aux côtés de celle de Penly dans le Nord, et de celle de Gravelines, en Normandie. Pour ce dernier choix d'implantation qu'il restait à trancher, la centrale du Bugey était en concurrence avec celle du Tricastin, dans la Drôme, sur proposition de l'exploitant EDF. Les soutiens à la candidature dromoise ont fait part de leur déception, notamment Marie-Pierre Mouton, présidente du conseil départemental, qui estime que, "au-delà de ce seul territoire qui porte une grande part de l’histoire du nucléaire et un savoir-faire reconnu, c’est tout un bassin de vie étendu à quatre départements et trois régions qui est extrêmement déçu”. Refroidie par l’eau du Rhône, la centrale nucléaire du Bugey se situe dans la commune de Saint-Vulbas, à une quarantaine de kilomètres de Lyon. Elle dispose des quatre plus anciens réacteurs encore en service dans le pays.

Le Bugey est déjà prêt

La centrale du Bugey était déjà pressentie pour accueillir l'EPR, et s'était préparée depuis plusieurs années pour une telle implantation. Le choix du site de la centrale existante du Bugey (Ain), au bord du Rhône, est justifié par des "enjeux techniques" pour "tenir les calendriers" de relance du nucléaire promue par le gouvernement, a expliqué jeudi le ministère de la Transition énergétique. Dans l’idéal, EDF prévoit une mise en service en 2035 pour la première paire à Penly, dès 2038 pour la deuxième à Gravelines (Normandie), et dès 2042 pour la troisième paire au Bugey.

"Le site du Bugey était davantage prêt que celui du Tricastin, donc c'est un choix rationnel pour tenir les calendriers dans les meilleurs délais", a indiqué le cabinet de la ministre Agnès Pannier-Runacher, en évoquant des "enjeux techniques".  "Dans le cadre des derniers mois d'analyse, le site qui a été privilégié est celui du Bugey (...) celui qui permet de lancer le plus rapidement la construction puisque des études complémentaires sont à réaliser sur le site de Tricastin", a précisé le cabinet à nos confrères de l'AFP. Le président Macron a fixé comme objectif la construction de six EPR, dont les deux premiers à l'horizon 2035, avec une option pour huit autres. 

Un Rhône en surchauffe ?

Interrogé par des journalistes sur le choix d'un site en bord de fleuve plutôt qu'en bord de mer, le ministère a renvoyé aux travaux d'EDF pour adapter son parc au changement climatique. Depuis plusieurs années, sécheresses et canicules forcent EDF à réduire régulièrement la production d'électricité dans certaines de ses centrales, pour réduire les rejets  d'eau chaude dans des rivières plus basses ou déjà réchauffées (les réacteurs pompant l'eau pour se refroidir avant de la rejeter plus chaude). "Un travail très approfondi est mené par EDF en étroite collaboration avec les autorités de sûreté pour identifier les sites les plus pertinents, donc évidemment la question de l'approvisionnement en eau et sa continuité, même dans les décennies qui viennent avec le réchauffement climatique, est regardé de très près", a ajouté le ministère, relancé à plusieurs reprises sur ce choix des bords du Rhône. 

Le réacteur n°3 du Bugey a ainsi été arrêté dimanche en raison de la hausse des températures du fleuve, selon EDF, qui a précisé mercredi que cela était aussi lié à une faible demande en électricité. L'électricien a annoncé mardi de potentielles nouvelles baisses de production pour ce week-end sur ce site. 

Quoiqu'il en soit, le développement du programme EPR français se poursuivra au-delà de cette première tranche de livraisons. D'ailleurs, les acteurs du nucléaire drômois se déclarent déjà à nouveau candidats. Nous nous tenons prêts à accueillir les prochains EPR de nouvelle génération qui seront nécessairement programmés très rapidement pour répondre aux enjeux énergétiques de la France”, a indiqué la présidente du département, après l'annonce du choix de la centrale du Bugey.

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