Nucléaire : la centrale du Bugey choisie pour accueillir les deux nouveaux EPR2

Lors d'un conseil de politique nucléaire, l'Elysée a annoncé avoir choisi le site de Bugey dans l'Ain pour l'implantation de deux nouveaux réacteurs de nouvelle génération (EPR2). Bonne nouvelle pour les élus locaux de l'Ain, moins bonne pour ceux de la Drôme, la centrale du Tricastin était aussi en lice, et pour le réseau Sortir du nucléaire.

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Sur le Rhône, du nucléaire, et encore du nucléaire. La localisation des deux derniers EPR2 a été annoncée par le président de la République hier, le 19 juillet : ce sera pour le Bugey, dans l’Ain. Après Gravelines dans le Nord et Penly en Normandie, c’est donc sur les rives du fleuve que seront implantés les réacteurs nouvelle génération promis par Emmanuel Macron avant sa réélection. Et la nouvelle ne plait pas à tout le monde.  

Une décision controversée... 

Aux Drômois, d’abord. La centrale du Tricastin était, elle aussi, en lice pour accueillir la paire d'EPR. “C’est une très grande déception et au-delà de ce seul territoire qui porte une grande part de l’histoire du nucléaire et un savoir-faire reconnu, c’est tout un bassin de vie étendu à quatre départements et trois régions qui est extrêmement déçu”, s’exprime Marie-Pierre Mouton, présidente du conseil départemental de la Drôme. Avant de reconnaître que “sans doute le dossier technique porté par le Bugey avait une petite longueur d’avance pour emporter la décision”.  

À la Métropole de Lyon, ensuite, le choix du Bugey fait grincer des dents. Les écologistes s’étaient opposés à l’implantation des EPR2 dans l’Ain, en aval de la plus grande station de captation de l’eau potable, alimentant toute la métropole. Le président de la collectivité, Bruno Bernard avait, avec le maire de Lyon, Grégory Doucet, cosigné un courrier adressé à la ministre de la Transition écologique. “Le projet de nouveaux EPR au Bugey ne peut pas s'absoudre des débats sur les conflits d'usages de l'eau, des risques naturels et industriels de notre région, ni alternatives existantes”, écrivait-il sur Twitter.  

L’eau du Rhône est en effet nécessaire à la centrale pour le refroidissement de ses installations. Et c’est ce qui inquiète particulièrement le réseau Sortir du nucléaire, qui, bien qu’opposé à l’implantation des EPR2 quelle que soit la localisation, dénonce une “décision lourde de conséquence” pour le Rhône. “Un réacteur a déjà été arrêté le week-end dernier au Bugey parce que EDF ne pouvait pas respecter les seuils d’échauffement”, pointe Jean-Pierre Collet, président de l'association "Sortir du nucléaire Bugey". Chaque centrale doit en effet surveiller la température des eaux qu’elle rejette dans le milieu pour protéger faune et flore, ainsi que le débit des eaux où elle prélève. Mais avec la sécheresse, la canicule et le réchauffement des eaux du fleuve, ces contraintes environnementales sont de plus en plus difficilement tenables. “L’an dernier, plusieurs dérogations ont été accordées... Les cadres réglementaires sont constamment contournés. On ne sait déjà pas comment protéger la ressource en eau avec les réacteurs actuels, alors avec des EPR2... Aura-t-on seulement assez d’eau en 2035, quand les réacteurs entreront en service, pour les alimenter ?”, argumente encore le militant.

... qui réjouit la plupart des élus du Bugey 

Mais le malheur des uns fait le bonheur des autres. Parce que dans le Bugey, où la centrale possède déjà quatre réacteurs depuis 1972, certains élus locaux se battent depuis des années pour favoriser l’implantation de ces deux EPR dans le Bugey. La Communauté de communes de la Plaine de l’Ain par exemple, s’était immédiatement positionnée pour recevoir les réacteurs nouvelle génération. Dans les communes limitrophes de la centrale, les recettes fiscales peuvent avoisiner les 15 millions d’euros pour la collectivité.   

Damien Abad, député du département, a donc remercié le président via Twitter. Laurent Wauquiez s'est, lui, félicité de cette "excellente nouvelle", sans résister à la tentation de tacler les écolos : "en Auvergne-Rhône-Alpes, nous avons toujours cru à l’énergie décarbonée qu’est le nucléaire. Fermer des réacteurs, en suivant l’idéologie des pseudo-écologistes, a été une folie", écrit-il. 

Mais les Drômois ne perdent pas espoir. "Les études techniques et les analyses se poursuivront sur le site du Tricastin dans la perspective d'accueillir de futurs réacteurs nucléaires", a indiqué l’Élysée par communiqué.Nous nous tenons prêts à accueillir les prochains EPR de nouvelle génération qui seront nécessairement programmés très rapidement pour répondre aux enjeux énergétiques de la France”, a donc immédiatement répondu la présidente du département. Sur le Rhône, du nucléaire, et encore du nucléaire...

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