"On a besoin de volontaires, il y a une vraie crise de l'engagement", les pompiers de l'Ain lancent un appel

La crise de l'engagement touche de plein fouet les sapeurs-pompiers. Dans les centres de secours, les effectifs sont difficiles à stabiliser. Pour être pompier volontaire, il faut avoir entre 16 et 60 ans. La caserne d'Oyonnax a besoin de bras et a lancé un appel fin septembre.

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"Quand j'étais enfant, je voulais être pompier. Les gens qui nous appellent ont besoin d'aide. C'est une bonne sensation quand on sait qu'on a aidé quelqu'un", explique Léon. À Oyonnax, le jeune étudiant passe son temps libre en formation pour être pompier volontaire. Incendie, secours à personnes, opérations diverses... la formation pour être sapeur-pompier dure 23 jours étalés sur trois ans maximum. 

Besoin de recrues

Face à la pénurie de recrues, le Centre d'incendie et de secours (CIS) d'Oyonnax a lancé en septembre une vaste campagne de recrutement pour agrandir son équipe de pompiers volontaires. Cette caserne de l'Ain est en charge d'une dizaine de communes. L'ensemble du secteur représente environ 35 000 habitants. À Oyonnax, c'est une caserne mixte qui fonctionne avec des effectifs professionnels et volontaires : 26 pompiers professionnels et une cinquantaine de volontaires. Tous sont susceptibles d'être envoyés en renfort sur l'ensemble du département de l'Ain. 

En France, si les pompiers professionnels sont incontournables, les volontaires sont tout aussi essentiels. Alors voir de nouvelles recrues comme Léon redonne le moral dans les casernes.

Les volontaires sont nécessaires et indispensables. Aujourd'hui, le modèle de sécurité civile en France repose sur 80% de sapeurs-pompiers volontaires qui assurent les secours sur le territoire national avec des pompiers professionnels. On ne s'en rend pas forcément compte.

Capitaine Sylvain Jacquemetton

Centre d'incendie et de Secours d'Oyonnax

La Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France estime qu’il faudrait recruter 50 000 volontaires. Une ambition qui se heurte à une réelle crise de l’engagement. Faute d'un recrutement suffisant de pompiers volontaires, le risque serait de ne pouvoir faire face à toutes les urgences. 

Jeune génération : un engagement différent

"Auparavant, un pompier faisait une carrière de 20 - 30 ans chez les sapeurs-pompiers. Aujourd'hui, quand ils font 5-6 ans, 7 ou 8 ans, c'est déjà une bonne moyenne", assure le Capitaine Gérald Gauthier, pompier volontaire dans le département de l'Ain.  Il faut donc sans cesse penser au renouvellement. Conséquence : ce renouvellement plus fréquent qui sollicite de plus en plus les pompiers appelés à former les nouvelles recrues. 

Il faut aussi comprendre que les nouvelles générations conçoivent leur engagement différemment.  "De plus en plus, on est multi passions, on ne s'engage pas forcément uniquement par passion de la partie 'pompier', mais pour rendre service. On a aussi nos passions à côté. Il faut savoir gérer l'ensemble et parfois savoir dire non. On a un engagement minimum. On peut faire plus, mais il faut trouver un juste milieu", confirme Claire Tezenas, pompier volontaire, sapeur 1ʳᵉ classe, à Oyonnax. 

Mais il est un argument qui séduit encore, c’est l’esprit de corps qui s’impose dès la formation.  "Ici, il y a une bonne ambiance. J'ai vraiment de la chance, la caserne dans laquelle je suis affectée à Saint-Genis, c'est vraiment génial. On est une équipe soudée. Chez les pompiers, c'est ce qu'on peut trouver : c'est une deuxième famille", assure Tifany Schlup, pompier volontaire en formation.  

 Une famille de 200 000 femmes et hommes dont dépend la sécurité des habitants.

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