Les prochaines élections municipales auront lieu en 2020. Mais déjà des électeurs sont rappelés aux urnes. C'était encore le cas ce dimanche 28 janvier avec deux suffrages organisés dans l’Ain. A mi-mandat, il arrive que les dissensions soient plus fortes que l'intérêt général.
Polliat, Sutrieu ce dimanche, bientôt Tramoyes... c'est la contagion dans l'Ain. Les démissions de conseils municipaux deviennent monnaie courante. A chaque fois, le même scénario. La mésentente entre les conseillers aboutit à de nouvelles élections. On comble les sièges laissés vacants ou on rebat complètement les cartes.
Ce phénomène n'est pas rare à mi-mandat, "c'est le moment des putschs!", relève un élu en souriant. 3 ans 1/2 après l'élection, c'est effectivement l'instant où les opposants sont usés par... l'opposition. Alors ils emmènent avec eux les déçus de la majorité. Des problèmes de personnes contre le fameux intérêt général. "C'est humain, voilà tout, et on est des humains, on a le droit de ne plus s'entendre", ajoute un conseiller démissionnaire.
A Polliat, la fronde a pris une étonnante tournure, 13 conseillers sur 19 ont choisi de claquer la porte! Élément déclencheur, le lancement d'études de faisabilité pour un terrain de tennis couvert. "On n'en était qu'aux études!", se défend le maire sortant. Mais la polémique était trop forte, et tout a volé en éclats.
Ce dimanche, les électeurs sont donc retournés dans l'isoloir pour choisir entre 2 listes. 61% des inscrits sont allés voter (lire l'encadré).
Reportage Franck Grassaud et Benjamin Metral
La démission dans les villages, ce n'est pas nouveau. En lisant cet article du Monde daté de 2015, on se rend compte que les élus ont du mal à vivre avec un sentiment d'abandon de l'Etat, alors qu'ils s'investissent personnellement de plus en plus. D'autres quittent leur mairie quand une intercommunalité prend trop de place au-dessus de leur tête.