On les appelle les influenceurs. Sur le web, ils sont connus et testent des produits. Les marques en raffolent et l'avis de ces stars des réseaux sociaux pèse lourd. Et pourtant, ces influenceurs sont parfois très jeunes. Rencontre avec Lythan et Benjamin, deux figures des réseaux sociaux de l'Ain.
Il n'a que 15 ans mais Lythan s'est déjà construit une belle réputation sur la toile. L'adolescent donne ses conseils mode. Son influence et son style vestimentaire pèsent lourd auprès de sa communauté d'abonnés. Ils sont près de 65.000 à le suivre pour découvrir ses photos et plus de 43.000 à attendre ses vidéos. La notoriété de l'adolescent intéresse et attire les marques. Lythan reçoit régulièrement cadeaux et produits à tester. 30 à 40 vêtements par semaine! Il n'y voit que le principe du "donnant-donnant" et promet donner un avis éclairé sur ce qu'il reçoit, sans se faire influencer. Il est toutefois coaché par une agent pour la présentation de ses vidéos.
Autre exemple avec Benjamin, suivi par des internautes âgés de 13 à 35 ans. Comme Lythan, il reçoit des produits pour les tester et les recommander sur les réseaux auprès des membres de sa communauté. Là encore, les marques misent sur sa popularité numérique pour faire connaître leurs produits et gagner en visibilité. Pour le jeune homme, son activité relève davantage d'un "travail" que d'un loisir. D'ailleurs, ce téléopérateur de 21 ans regarde avec envie ceux qui arrivent à vivre de cette activité. Car certains partenariats sont rémunérés.
Reportage Franck Grassaud et Laure Crozat, montage Daniel Derenne
Le marketing d'influence, une tendance qui progresse
En France, le marketing d'influence n'a pas encore pris le pas sur la publicité traditionnelle mais cette technique progresse fortement, 10% des budgets désormais. En cause, le développement croissant des applications communautaires. Pour les marques, cette nouvelle forme de marketing est une aubaine: elles peuvent ainsi atteindre directement et à moindre coût un public en confiance avec les influenceurs, blogueurs, instagrammeurs, youtubeurs et autres snapchatteurs.
Mais cette forme de marketing pose des questions sur ces influenceurs qui sont souvent très jeunes et ne sont pas des experts. Récemment, le journal Les Echos se demandaient s'ils ne sont pas devenus les nouveaux stagiaires non payés? Et puis, est-ce que les abonnés savent que leurs idoles du net sont ainsi sponsorisés?
Des questions taboues, il faut le croire, car le monde du marketing, sollicité à plusieurs reprises, a refusé d'y répondre.