Grève. Dans l'Ain, les infirmières-anesthésistes se battent pour faire reconnaître leur spécificité

Les infirmiers anesthésistes sont en grève. Ils revendiquent leur reconnaissance en tant qu'auxiliaire de santé en pratique avancée. Le mouvement est suivi à 100% au centre hospitalier d'Oyonnax dans l'Ain.

"Elles" et "ils" sont un peu plus de 10.000 en France. Les infirmières et infirmiers anesthésistes sont en grève cette semaine. Depuis des années, ces personnels hospitaliers peinent à obtenir une reconnaissance et un salaire correspondant à 5 années d'étude. Et pourtant, ils ont une grande responsabilité en bloc opératoire.

Au sein du Centre hospitalier d'Oyonnax, le mouvement s'affiche, timidement et pourtant 100% des infirmières anesthésistes, les «IADE», sont en grève. Malgré ce chiffre, tous les blocs opératoires tournent. 100% des effectifs sont réquisitionnés car aucun autre personnel ne peut les remplacer au sein des services. Stéphanie Richard, infirmière anesthésiste (IADE), enchaîne les vacations. Les opérations ont repris de plus belle pour rattraper le retard dû au confinement. Elle a scotché un slogan sur sa blouse pour indiquer que malgré toute cette activité elle est en grève.

Un besoin de reconnaissance et de considération

Très sollicités pendant le covid dans les services de réanimation, ces professionnels se battaient déjà pour une meilleure reconnaissance de leur spécificité et l'obtention d'un vrai statut avant la pandémie. Ils n'ont pas changé d'avis. "On peut se comparer à un équipage dans un avion. Il y a le pilote qui serait le médecin qui a les responsabilités et nous, on est le copilote. On le supplée". explique Stéphanie Richard.
Les infirmiers anesthésistes ont 2 années de formation très exigeantes en plus, par rapport au cursus infirmier classique. Avant d'accéder à cette formation, ils doivent travailler deux années comme infirmier. Au fil du temps, ils sont devenus les bras droits des anesthésistes qui, eux, gèrent plusieurs blocs en même temps. Leur rôle consiste à endormir le patient, surveiller l'anesthésie en injectant des médicaments par exemple, gérer la douleur et accompagner le réveil du patients sous leur responsabilité.

Delphine Ravier, infirmière anesthésiste, précise leur périmètre de travail : "On est le marchand de sommeil du bloc opératoire. On n'a pas besoin de prescription. On a cette autonomie - bien sur sous la responsabilité d'un médecin - mais c'est ce qui fait, entre autres, notre spécificité". 

Un combat pour l'avenir de l'hôpital

L'infirmière anesthésiste se situe entre l'infirmier et le médecin avec des compétences exclusives. La reconnaissance en tant qu'auxiliaire médical en pratique avancée, créé en 2016, est l'enjeu de la grève. Si la considération n'est pas au rendez-vous avec notamment un positionnement précis dans l'organigramme de l'hôpital et une grille de salaire adaptée, les personnels craignent une perte d'attractivité de leur profession et une tension croissante au sein des services chirurgicaux.

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