Lidia et Nicolas façonnent leurs jardins aquatiques. Elle, entretient et développe la diversité de la flore. Lui, s'occupe avec passion des carpes Koi.
Dans les jardins aquatiques de Saint-Didier de Chalaronne dans l'Ain, les lotus sont en fleur. Depuis 30 ans, ils agissent comme un îlot de fraîcheur reposant. Nageant dans ce havre de paix, les carpes Koï fascinent les visiteurs.
Une nouvelle vie pour Lidia et Nicolas
La famille Segard a racheté le parc en 2016. L'ancien propriétaire vendait du matériel pour confectionner un bassin dans les jardins. Il utilisait l'étang comme showroom.
Nicolas travaillait dans la banque, une carrière managériale classique. L'ancien propriétaire était l'un de ses clients. Nicolas lui avait glissé à l'oreille que le jour où il partirait à la retraite, il reprendrait bien son exploitation. Quand ce fut l'heure, Lidia et Nicolas ont saisi cette opportunité pour changer de vie. Ils ont quitté leur emploi respectif et se sont lancés dans cette aventure. Le parc a connu alors un véritable réveil luxuriant. Lidia a peaufiné les détails et créé différents espaces dans les 35 000 m² que compte le parc. Aujourd'hui, la bambouseraie accueille une cinquantaine d'espèces, la vingtaine d'étangs, les nénuphars et des lotus. La biodiversité animale est riche. On peut observer des hérons cendrés, les foulques macroules, des grenouilles, des crapauds...
"On s'est laissés prendre par le lieu, la nature, l'ambiance. On essaie de donner un autre sens à ce parc. Une partie de notre histoire qu'on essaie de laisser dans chaque recoin
Lidia Segardpropriétaire des jardins aquatiques
20 000 visiteurs s'y pressent désormais chaque année. On vient ici pour le dépaysement. C'est le repère des photographes. Les mariés adorent. "On est venu avec des amis se balader avec nos filles, et on a vraiment flashé sur cet endroit, sur tous les petits spots qu'il pouvait y avoir" témoigne un jeune couple qui posent devant l'objectif.
Des carpes koï d'exception
Les visiteurs viennent aussi voir des vedettes, des carpes koï en provenance directe du Japon. Nicolas, qui a appris le japonais, va en chercher une fois par an. Il les connait toutes et les surveille quotidiennement pour éviter les maladies. "J'y suis très attaché. Même celles que je vends restent mes koï. Les clients m'envoient des photos régulièrement. C'est un travail commun".
Ces symboles de la culture nippone atteignent des prix qui dépassent parfois l'entendement. "Ce sont des œuvres d'art vivantes. Donc comme toute œuvre d'art, le prix dépend de la qualité de l'œuvre, mais aussi du marché" précise Nicolas. Le koï le plus cher s'est vendu il y a quelques années à 1.3 million de dollars. Un koï cher au Japon vaut entre 2 et 300 000 euros et un koï cher en Europe, entre 20 et 30 000 euros. Le prix moyen d'un koï de 2 ans est 250 / 350 euros. Ils peuvent vivre jusqu'à 50 ans.
Force, persévérance, courage, vitalité pour les hommes, les koïs représentent tout cela à la fois, mais pour le visiteur français, ces carpes sont les acteurs d'un paysage soigné.