Les costumes d'Halloween à peine rangés, Nöel se prépare déjà. La seconde main ne concerne pas seulement les vêtements ou les meubles. Les jouets d'occasion sont également prisés. Les bourses aux jouets répondent à une double demande : financière et écologique.
À 7 semaines de Noël, il n'est pas trop tôt pour penser à remplir la hotte du père noël, surtout quand le budget alloué aux jouets à tendance à rétrécir.
Une tendance se fait jour depuis quelques années, les jouets de seconde main. Les bourses commencent à s'organiser durant les week-ends, une aubaine pour les parents soucieux de leurs dépenses et de l'environnement.
Des économies non négligeables
Playmobils, Barbies, peluches, jeux de société, disposés dans des bacs en plastique ou alignés sur une table, les jouets auront, à la fin de la journée, une nouvelle maison. Dans cette grande salle des fêtes de Frans dans l'Ain, la bourse aux jouets bat son plein. Contre toute attente, les parents sont presque plus heureux de leurs trouvailles que les enfants. "On va avoir par exemple le bus de Peppa Pig, avec tous les petits bonshommes qui vont avec", montre satisfaite une maman. Et des jouets comme ça, dans le commerce, ça coûte cher. "Oui, confirme-t-elle, c’est excessivement cher, surtout avec l’inflation, tout a augmenté. Ça devient difficile pour tous les foyers."
Entre deux allées, un petit garçon tient serré dans les bras, un camion de pompier, tout rouge avec sa grande échelle. La jeune maman, le concède, ce jouet-là, ne sera pas pour le 25 décembre, "non, ça ne sera pas pour Noël, mais au moins on l'a payé moins cher ". Le camion acheté 20 € en vaut 60 dans le commerce, et c'est bien là l'intérêt principal de ce genre de bourse.
Acheter des jouets de seconde demain deviendrait une habitude pour 9 parents sur 10. Les sites de vente en ligne ont montré la voie, la vente directe s’est développée.
Une tendance qui s'installe année après année
Ces bourses aux jouets d'occasions remportent un franc succès. Les emplacements s’arrachent. "Les demandes explosent, on propose 62 tables en tout mais cette année, on aurait pu en proposer le double, explique Camille Capra de l'association "Classe en 9", vu le nombre d’appels que l’on a eu mais la salle ne le permet pas."
Un succès d'autant plus grand, que des grands enfants se mêlent aux parents des plus jeunes. Ils ne recherchent pas les jouets derniers cris, au contraire, mais les "collectors". "L’année dernière, indique un collectionneur d'une quarantaine d'années, il y en a un qui a été vendu ici, un Goldorak de 78, donc c’est une des choses que l’on cherche."
La plupart des parents ont pensé à se munir de cabas pour transporter les jeux. Pas ce grand-père, les bras chargés de jeux de société qui se dirige vers sa voiture. Il a choisi des jeux pour son petit-fils. "Quand il arrive, il est content de trouver des choses nouvelles, même si elles ne sont pas neuves, il s'en fiche. Il faut que ce soit des choses qu’il n'ait pas vues", dit-il en souriant.
Prise de conscience
Les bourses aux jouets cartonnent et parmi les vendeurs, un frère et sa sœur, pas plus de 20 ans à eux deux. Nos brocanteurs en herbe se frottent les mains. "Cela permet de vider le placard", dit un jeune garçon.
Chacun sait que l’industrie du jouet a un gros impact sur l’environnement. "Les brocantes, ça permet aussi de faire un cercle vertueux, entre nous, et de ne pas passer par cette industrie du jouet qui nous pousse à la surconsommation", détaille une maman. Une "vendeuse" à proximité précise, "c’est bien, pour la société, pour nous, et pour la planète."
70% des jouets ne sont plus utilisés 8 mois après leur achat, avant de finir à la poubelle presque neuf.