Rafle de Nantua : "c'est une plaie qui n'est pas forcément refermée", Laurent Gerra, petit-fils de résistant

Le 14 décembre marque les 80 ans d'un épisode tragique de la seconde guerre mondiale : la rafle survenue à Nantua, dans l'Ain. Ce jeudi 14, une matinée d'hommages a eu lieu, notamment en présence de Laurent Gerra petit-fils de résistant.

Il y a 80 ans, dans un établissement scolaire de Nantua, des soldats allemands embarquaient de jeunes garçons et des adultes. Quatre sont revenus de déportation. Un ancien élève était présent lors de la rafle. Michel Fournier, avait 13 ans au moment des faits. Il se souvient : "personne ne savait à l'époque quelle était l'issue de ce voyage. Ce n'est que beaucoup plus tard qu'on a appris qu'il s'agissait de camps de la mort".

130 hommes jeunes raflés

Il faisait froid ce matin du 14 décembre 1943 lorsqu'un train entra en gare, chargé de près de 400 soldats SS. Ces derniers ont cerné la petite ville et arrêté les hommes valides, âgés de 18 à 40 ans. L'occupant espérait ainsi dissuader la population de rejoindre les maquisards.  Au total, ce sont 130 personnes qui ont été arrêtées par les troupes allemandes ce jour de 1943. Beaucoup furent déportés vers les camps de concentration. Une destination sans retour pour une majorité d'entre eux. Quant au docteur Mercier, chef de la zone de Nantua, il a été fusillé ce jour-là.

Toutes les familles étaient atteintes, la ville a vraiment été plongée dans le désespoir.

Un habitant de Nantua

Comme chaque année, la ville rend hommage à ces déportés. De nombreux adolescents, collégiens et lycéens, étaient présents ce jeudi matin pour les cérémonies, conscient d'avoir aussi un rôle à jouer aujourd'hui. "C'est important de continuer à mettre en lumière ce qui s'est passé à l'époque. C'est important de rendre hommage aux déportés et à leurs familles d'une manière solennelle", a assuré Chaimaa, sensible au passé de sa ville. Même écho pour Nour, élève de Terminale, qui avoue une passion pour l'Histoire, mais pas seulement. "Il ne faut pas oublier ce qui s'est passé, et le transmettre aux générations futures".

Une histoire de transmission

Cet événement est encore profondément ancré dans la mémoire des habitants de cette ville de l'Ain, gravé dans la mémoire collective des Nantuatiens, et plus largement des Aindinois.
"C'est très fort. Les témoignages sont forts. C'était bien de rappeler tout ce qui s'est passé. C'est un devoir de mémoire. C'est une plaie qui n'est pas forcément refermée, il faut en parler",
a expliqué Laurent Gerra. L'humoriste, natif de l'Ain, était aussi présent aux commémorations. Petit-fils de résistant, il est venu prêter sa voix au discours du maire de Nantua. 

"Ça m'a toujours marqué. J'étais là quand mon grand-père écrivait ses carnets. Je l'ai perdu quand j'avais 10 ans. Mais j'ai toujours mis un point d'honneur à transmettre ce que lui m'avait transmis. Il était dans les transmissions et ce mot-là fait écho"

Laurent Gerra

petit-fils de résistant

L'humoriste n'hésite pas à le rappeler : son département a été "très impliqué" dans la résistance. "Mon grand-père a été l'un de ces anonymes qui ont fait l'histoire. Ils ont été nombreux ici à Nantua. J'espère que son petit-fils est à la hauteur", conclut Laurent Gerra.

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