Mais comment diable ont-ils fait pour quitter clandestinement la République Dominicaine et pour échapper à leur condamnation. L'exfiltration des deux pilotes Rhônalpins par des camarades "ex-marins" suscite des questions. A qui appartiennent ces commandos de l'ombre ?
L'évasion "rocambolesque" des deux pilotes français condamnés à vingt ans de prison à Saint-Domingue pour trafic de drogue, suscite des "interrogations", dans la presse mercredi.
Paris Match s'est procurée la photo de Pascal Fauret et Bruno Odos qui filent vers la liberté sur une vedette de plaisance , dans d'obscures conditions :
Hélicoptère, bateau... - L’exfiltration spectaculaire des pilotes d'" Air Cocaïne" https://t.co/Rjym8Zu1kd
— Paris Match (@ParisMatch) 27 Octobre 2015
Le quotidien Libération consacre ainsi sa une mercredi à ces pilotes "exfiltrés au cours d'une opération clandestine aux relents de barbouzerie". Le Figaro rapporte quelques truculents détails de l'évasion. "Quatre plans de fuite auraient été imaginés". Mais c'est finalement celui en bateau de plaisance, vers les Antilles françaises, qui a été privilégié. "Au dernier moment, l'hélicoptère a été abandonné. Les organisateurs de l'opération n'avaient pas assez confiance dans les pilotes choisis pour mener à bien l'exfiltration".
"Air Cocaïne: la Poudre d'Escampette"- Libération -
"Les évasions rocambolesques suscitent en général sympathie et admiration", souligne Patrice Chabanet, du Journal de la Haute-Marne. Mais pas celle-ci : "l'exfiltration des deux pilotes français, elle, soulève des interrogations. Elle provoque même un malaise".
"Des fuyards pas blancs comme neige " - Sud Ouest -
Patrick Louis, à la Dépêche du Midi, s'émeut du sort des deux autres Français impliqués dans l'affaire et restés sur le sol dominicain. "Eux n'ont pas reçu leur carte d'embarquement tamponnée par cet équipage de copains marins digne des plus troublants épisodes du temps des barbouzes, et ils se sentent beaucoup plus seuls soudain, on les comprend."
Christophe Lucet, du journal Sud Ouest, rappelle que "les deux fuyards ne sont pas blancs comme neige. Inculpés dans le volet marseillais de ce trafic labellisé Air Cocaïne, ils s'étaient reconvertis dans une compagnie privée dont les liens avec le milieu des narcotrafiquants transparaissent. Pouvaient-ils tout ignorer de ce qui se tramait dans la carlingue et les soutes de leur Falcon 50 ? Difficile à croire".
Pour Dominique Garraud, de la Charente Libre, la seule manière pour la France de répondre désormais à la justice dominicaine sera de "faire progresser l'enquête judiciaire parallèlement ouverte en France où les deux pilotes sont déjà mis en examen". Et de conclure: "l'Affaire Air Cocaïne est encore loin d'avoir livré tous ses secrets".
"Des gens qui savent s'organiser "- Pascal Fauret
Les deux pilotes et leurs avocats ont refusé hier de livrer plus de détails sur cette opération menée dans le plus grand secret et avec une grande efficacité. Quoi qu'il en soit, la France s'est défendue d'avoir participé d'une quelconque façon à cette exfiltration : "Les autorités françaises et la France n'ont rien à voir avec ce qui s'est passé", a assuré le porte-parole du gouvernement. Et Stephane Le Foll a annoncé ce matin qu'elle ne livrerait pas les deux pilotes à la République Dominicaine : "La France appliquera les règles de droit. Nous n'extradons pas des citoyens français lorsqu'ils sont sur notre sol", a déclaré M. Le Foll sur RTL."