Jérôme Pierrat, un des deux journalistes qui a écrit un livre sur l'affaire "Air Cocaïne", était l'invité de France 3 Alpes ce mardi 3 novembre. L'occasion de commenter le placement en détention des pilotes, mais aussi de parler de leur éventuelle culpabilité.
Ce mardi, Bruno Odos a été entendu par la juge marseillaise chargée du volet français de l'affaire. L'entrevue a eu lieu après le placement en détention provisoire du pilote d'Autrans. Son collègue, Pascal Fauret, sera interrogé mercredi.
"C'était le risque", commente le journaliste Jérôme Pierrat, auteur de "L'affaire Air Cocaïne, Mafias et jets privés", "il s'agit de satisfaire la diplomatie avec la République dominicaine!". Rappelons que là-bas, les pilotes ont été condamnés à 20 ans de prison pour trafic de drogue. "Cette affaire, elle est divisée en deux depuis le début entre la République dominicaine et la France, de manière surprenante puisque chacun a mené une enquête de son côté. Et, pour le coup, le volet français est assez pauvre."
Sur la fuite des pilotes, Jérôme Pierrat essaie de comprendre: "L'instruction dominicaine n'est pas exemplaire, on peut comprendre que les pilotes aient eu des craintes (...) Après, est-ce que le moment était bien choisi? après un procès? en laissant deux hommes derrière (Nicolas Pisapia et Alain Castany, passagers du Falcon)? En plus, ils ont sûrement contrecarré la diplomatie française qui allait intervenir à la veille du procès en appel."
Alors pour le journaliste qui a travaillé de longs mois sur l'affaire, les pilotes sont-ils aussi blancs qu'ils le crient? "A mon avis, ils sont innocents ces pilotes, ils ont sans doute pêché par négligence, comme la société lyonnaise qui louait cet avion. D'ailleurs, ils se sont inquiétés de leur clientèle un peu particulière, étrange (...) mais il n'avait pas à fouiller les bagages."
Extrait 12/13 - 3/11/2015