"Cette loi sent le rance, les horreurs d'autrefois" : dans une petite ville de l'Allier, ils disent "non" à la loi immigration

200 signataires d'une tribune publiée dans L'Humanité et Mediapart ont appelé à manifester contre la loi immigration en ce dimanche 21 janvier 2024. A Saint-Pourçain-sur-Sioule dans l'Allier, ils étaient une centaine. Bien motivés et mus par de profondes convictions.

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« Je pense que cette loi sent le rance. Les horreurs d’autrefois. Le rejet de l’autre. Elle sent presque le Ku Klux Klan mais on est en France !!! Nous sommes soi-disant le pays des droits humains ! »

C’est par ce qu’elle les côtoie au quotidien qu’elle trouve les mots qui sonnent fort. Mireille Pasquel, vaillante retraitée à la tête de « Réseau Education sans Frontière » dans l’Allier. Toujours là pour venir en aide aux étrangers en difficulté. Bonnet bordeaux sur la tête, bien active dans ce rassemblement du dimanche 21 janvier à Saint-Pourçain-sur-Sioule pour protester contre la loi immigration.

35 organisations syndicales et associations ont répondu à l’appel des 200 signataires d’une tribune publiée par L'Humanité et Mediapart pour manifester contre la loi immigration. Elle a été votée le 19 décembre 2023 et est sur le point de passer devant le Conseil constitutionnel. Près de 100 personnes ont convergé dans cette petite ville du Bourbonnais pour clamer leur désaccord. Mireille Pasquel en tête.

"Comment peut-on imaginer que des gens fuient leur pays pour toucher les allocations. Mais pas du tout ! Nous, on les connaît ! Ils fuient car ils ne peuvent plus vivre là où ils sont ! C’est même un traumatisme de fuir son pays, de laisser sa famille, de laisser la tombe de ses ancêtres !" Un petit bout de femme énergique aux accents vibrants qui laisse parler son cœur. "On en connaît qui ont réchappé aux noyades en Méditerranée et on va leur faire une nouvelle loi qui va leur rendre la vie impossible ? Mais qu’est-ce que c’est que cette idéologie qui veut faire croire qu’en leur rendant la vie impossible ici, ils ne partiront pas de chez eux ?" Une militante qui rencontre des personnes qui ont fui des guerres, subi l’excision ou des mariages forcées. "Ce sont des personnes ! Des personnes en détresse !"

Petite victoire

"Ni mur, ni frontière, nul n’est étranger sur cette terre" proclament les pancartes. Dans cette mobilisation à Saint-Pourçain-sur-Sioule, tous étaient profondément heurtés par une loi qui instaure selon eux la préférence nationale. "C’est une loi raciste ! C’est le programme du Rassemblement national et on ne veut  absolument pas de ça", assure Jacqueline Mercier, militante chez Europe-Ecologie-Les verts. "Cette loi, je ne la comprends pas !", lance Daniel Arnoult, simple citoyen. "Car nous sommes tous des étrangers !"

Laurent Indrusiak, le charismatique leader de la CGT sur le département, avance aussi en force ses troupes. "On commence à évaluer les conséquences de cette loi : dès son application, il y aurait 70 000 personnes sans papier qui plongeraient dans la précarité dont 38 000 enfants." Un responsable syndical qui ne se fait aucune illusion : "Nous n’attendons pas grand-chose du Conseil constitutionnel. Il viendrait à modifier le texte, il ne le ferait qu’à la marge. Mais nous, nous maintiendrons la pression."

Les manifestants ont quand même localement obtenu une petite victoire. Le Rassemblement national avait prévu une réunion publique à Saint-Pourçain-sur-Sioule pour lancer la campagne des Européennes sur le département de l’Allier. Une réunion publique qui a été déplacée et tenue secrète par peur de risques de débordement.

Propos recueillis par Romy Ho-A-Chuck et Bruno Livertoux pour France 3 Auvergne.

 

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