Crise alimentaire : les agriculteurs sont rares à vouloir mobiliser leurs jachères dans l’Allier

La guerre en Ukraine fait craindre de fortes tensions sur les récoltes dès cet été alors que la Russie et l’Ukraine assurent 30 % des exportations mondiales de céréales. Pour augmenter la production et assurer la sécurité alimentaire, l’Union européenne donne aux agriculteurs la possibilité de cultiver leurs jachères. Dans l’Allier, ils sont peu nombreux à vouloir le faire.

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Une jachère, c’est une terre que l’on laisse au repos sans la cultiver. En France le ministère de l’agriculture estime que cela représente une surface de 300 000 hectares, soit 1 % de la surface agricole utile et presque 2 %  des terres arables. Portée par la France au Conseil de l’Union européenne et  adoptée par la Commission européenne le 23 mars, une décision permet de mobiliser ces terres pour accroitre la sécurité alimentaire en dérogeant aux règles de la PAC (la Politique Agricole Commune).

Ainsi, les agriculteurs pourront y conduire une culture de printemps, cultiver en mobilisant les intrants nécessaires et faucher ou faire pâturer cette surface sans que cela ait de conséquence sur leurs subventions à venir au titre du paiement vert.

Alors qu’ils conduisent les opérations de plantation, Jean-Hughes et Gilles Dupré, céréaliers à Ainay-le-Château n’envisagent pas de recourir à ce mécanisme mis en place par l’Union européenne depuis 3 semaines. Sur leur exploitation de 300 hectares où 2 % sont en jachère, ce ne serait pas intéressant dit Jean-Hughes Dupré : « On va laisser tomber parce que l’annonce était trop tardive et on a des parcelles qui ont un potentiel trop faible, mal exposées, petites, sans grand intérêt ».  

A Mesples sur l’exploitation de Gilles Cabart, vice-président de la FNSEA de l’Allier, c’est le même renoncement : « C’est un effet d’annonce parce que c’est ponctuel et ce n’est pas durable dans le temps. C’est-à-dire que pour un an, remettre en cause tous nos assolements et reprendre ces terres à faible potentiel, le jeu n’en vaut pas la chandelle ».

Mais l’explosion du prix des céréales pourrait changer la donne pour Raphaël Jeudy, le directeur du groupe Jeudy au Montet : « En 2021 on était sur des prix déjà hauts à plus de 200 euros la tonne de céréales. Suite au Covid et à l’entrée en guerre de l’Ukraine, on est passés à des cours à 250 euros qui sont même montés jusqu’à 375 euros. Si le gouvernement ouvre ces jachères et que dans certaines exploitations où les jachères sont productives et représentent plus de 2 ou 3 hectares, à ce moment-là on peut se poser la question sur des cultures spécifiques qui vont être rentables, d’avoir l’intérêt de la jachère transformée en culture ».

Dans le département de l’Allier, les surfaces en jachère représentent 1 à 3 % en fonction des exploitations.

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