Plus une goutte d’eau ne sera perdue au barrage du Prat, situé sur la commune de Sainte-Thérence dans l’Allier. Grace à l’installation d’un nouveau groupe électrique, le barrage va produire l’équivalent de la consommation annuelle de 400 habitants supplémentaires.
Situé sur le Cher, à l’amont de Montluçon, le barrage du Prat (Allier) vient de subir d’importants travaux pour augmenter sa capacité de production, se félicite Henrick Villechalane, responsable EDF Hydro en Auvergne : « On a rajouté un 6ème groupe de production. On va augmenter la capacité annuelle d’énergie renouvelable. Ce 6ème groupe est différent des 5 autres car il va permettre de turbiner de petits débits qu’on a l’été en saison sèche. Ça va permettre d’avoir une usine qui fonctionne du 1er janvier au 31 décembre. » Ce nouveau groupe hydroélectrique augmente les capacités du barrage : « On va augmenter de 850 mégawatts/heure, actuellement on est à un peu plus de 12 gigawatts. C’est un petit groupe qui a un grand intérêt puisque ça va nous permettre de turbiner tout l’été. L’usine dans son ensemble produit l’équivalent de la consommation annuelle de 6 500 habitants. On a augmenté d’environ 400 habitants. »
"Optimiser" la ressource
Plus aucune goutte d’eau ne sera perdue, puisque cette installation utilisera l’eau avant de la restituer en aval : « Ce groupe est un groupe de débit réservé. On est obligés de restituer de l’eau à l’aval du barrage pour maintenir la vie piscicole et les usages aval. Le barrage du Prat a une fonction principale : l’alimentation en eau potable de la ville de Montluçon. Jusqu’à présent, cette eau était délivrée mais pour nous, elle était perdue. On la délivrait par une vanne. Maintenant, ce débit sera toujours restitué mais on viendra turbiner ce débit pour rajouter de la production. On gère très finement cette eau et on essaye de l’optimiser au maximum pour garantir l’approvisionnement en eau potable », explique Henrick Villechalane.
Les autres groupes turbinent 5,7 m3 d’eau par seconde, celui-là turbinera quelque 1,5 m3 par seconde, le débit réservé dans le Cher. Il est en service depuis mi-janvier, 24h/24.
Une "grande fierté"
Pour l’équipe locale, c’est mission accomplie, non sans difficulté, comme le raconte Henrick Villechalane : « Ça a été un vrai challenge cette réalisation. C’est une certaine émotion et une très grande fierté de voir la mise en service d’un nouveau groupe et le développement de nos outils de production. Il y a aussi un petit défi technologique. Au cours des chantiers, on a dû percer un trou dans le barrage, de 3 mètres sur 4. On a positionné un système à l’aval du barrage pour empêcher l’eau de renter avec un système de pompes et de valves pour assécher. Après, une entreprise spécialisée dans le génie civil est venue et a scié le barrage. On est resté une petite semaine avec un trou dans le barrage, à surveiller la météo. On avait fait de la place sur les retenues en cas d’orage pour pouvoir encaisser un coup d’eau. » Les travaux ont duré un peu moins d’un an. EDF Hydro a investi 1,4 million d’euros pour la réalisation de ces travaux.