Est-ce la bonne année pour le Montluçonnais Julian Alaphilippe ? Paris-Nice présente dès la première étape, dimanche 4 mars, à Meudon, un parcours favorable pour le puncheur auvergnat qui avait déjà rayonné l'an passé sur la "course au soleil".
Thomas Voeckler, devenu consultant, a levé le lièvre lors de la présentation de l'épreuve en janvier dernier. Pour l'ex-champion de France, Alaphilippe aurait peut-être pu conserver l'an passé le maillot jaune perdu dans l'avant-dernière étape: "On lui a peut-être trop demandé dans son équipe, ça lui a manqué en fin de semaine."
Pour avoir cédé plus de deux minutes dans l'arrivée au sommet du col de la Couillole, le Français avait terminé à la cinquième place du classement général. Cette fois, il annonce des ambitions modérées sans évoquer ouvertement la victoire finale: "J'aimerais gagner une étape comme l'an dernier mais je vais prendre la course au jour le jour et voir ce qui se passe."
Au jour le jour ? C’est précisément l'atout majeur d'Alaphilippe, devenu à 25 ans un puncheur d'élite, l'une des gâchettes du peloton dès qu'une arrivée est jugée en côte. En huit jours de course, plusieurs opportunités s'offrent à lui, de l'avis du directeur de course François Lemarchand.
"L'étape de Meudon lui est favorable. Il peut gagner et prendre les bonifications", estime François Lemarchand qui explique à l'AFP: "Il a ensuite une autre arrivée favorable à Vence (vendredi, 6e étape) et des possibilités dans des sprints bonifications. Quand on sait que Paris-Nice se joue à coups de secondes, ça peut peser."
Le risque de l'isolement
Le Montluçonnais a été remarqué du côté de Chatelguyon (Puy-de-Dôme), où doit être jugée mardi l'arrivée de la troisième étape. "Je connais beaucoup de routes de cette édition, avoue-t-il, et je peux dire que le parcours est encore plus exigeant que celui de l'année dernière".
Les différences jouent en sa faveur à l'exception du "chrono" de Saint-Etienne (mercredi, 4e étape), moins typé grimpeur que celui du Mont Brouilly qu'il avait dominé en 2017. Mais, souligne François Lemarchand, "le parcours du contre-la-montre ne lui est pas défavorable, avec un mur à 8% dans le final".
L'unique arrivée au sommet, samedi à La Colmiane (Alpes-Maritimes), est jugée moins dure que le col de la Couillole fatal à ses ambitions l'an dernier. "Ce qui peut lui poser problème, c'est la longueur", relève le directeur de course à propos de l'ascension finale de 16 kilomètres (à 6,2%).
"A lui de tirer la leçon du passé", ajoute François Lemarchand à propos des efforts consentis au profit de son équipe en 2017, évoqués par Voeckler.
Voilà bien le revers de la médaille de l'appartenance du Français à la formation Quick-Step. Il en tire bénéfice dans la plaine, notamment dans l'exercice des bordures parfaitement maîtrisé par ses coéquipiers. Mais, il doit tenir compte des ambitions d'autres coureurs de son groupe, notamment l'Italien Elia Viviani (soutenu par Sabatini et probablement Lampaert) pour les sprints, dans un effectif réduit à sept éléments.
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— Paris-Nice (@ParisNice) 2 mars 2018