Municipales 2020. Allier : à Montluçon, quatre listes pour un second tour incertain

A Montluçon, dans l’Allier, Frédéric Laporte, maire sortant soutenu par Les Républicains, est arrivé en tête au premier tour des municipales. Mais 4 listes sont toujours en lice pour le second tour, et la droite est désunie. Ce qui pourrait permettre à la gauche de remporter la mairie.
 

A Montluçon, dans l’Allier, quatre listes sont toujours en lice pour le second tour des élections municipales. Frédéric Laporte, maire sortant soutenu par Les Républicains, est en tête avec 27,03 % des voix. Mais il est talonné par Joseph Roudillon (21,22 %). Les deux candidats faisaient autrefois partie de l’équipe de l’ancien maire, Daniel Dugléry. Les deux se sont affrontés pour la succession en 2017 et cette confrontation continue aujourd’hui, au risque de faire gagner la gauche.

Dans de bonnes conditions pour l'emporter

Frédéric Kott, ancien socialiste, a monté une liste soutenue par le Parti communiste, Europe Ecologie-Les Verts et Génération-s. Il arrive troisième avec 19,51 % des voix. « Nous sommes dans de bonnes conditions pour l’emporter » explique ce médecin. « Les quatre listes de gauche présentes au premier tour ont fait un score supérieur à 30 %. » Une menace dont Frédéric Laporte est bien conscient : « Si la ville rebascule à gauche, ce serait une catastrophe, ce serait le retour du Parti communiste et de cette gauche extrême. C’est pour cela que j’appelle à un rassemblement, pour éviter qu’on retourne vingt ans en arrière. »

Une union recherchée

Frédéric Laporte dit aussi chercher l’union en raison de la crise sanitaire : « J’ai proposé aux deux listes les plus proches de notre programme d’entamer des discussions et de fusionner pour faire front commun face à la crise économique et sociale qui s’annonce. » Des mains tendues refusées jusqu’à aujourd’hui. Joseph Roudillon, candidat malheureux à la succession de Daniel Dugléry en 2017, semble irréconciliable avec son ancien adversaire. « J’ai reçu un certain nombre de coups de fil, insistants, de Daniel Dugléry pour une fusion. Sur la liste de Frédéric Laporte, il y a des gens avec qui j’aurais beaucoup de plaisir de travailler mais avec d’autres, ce serait impossible. Dont monsieur Laporte. »

Des cartes rebattues

L’ancien bâtonnier du barreau de Montluçon ajoute : « Et je ne transigerai pas sur les valeurs : la probité, le courage et la bienveillance. Et il y a des gens sur cette liste dont le comportement récent n’est pas compatible avec ces valeurs. » Et il espère bien au deuxième tour pouvoir passer devant le maire sortant : « Il est en tête de six points mais avec une faible participation et les cartes sont désormais rebattues car il y avait huit listes au premier tour. »

Une quatrième liste

Mais il reste encore la quatrième liste, menée par Sylvie Sartirano, sans étiquette. Elle a obtenu 15,36 % des voix et refusé toute fusion aussi bien avec Joseph Roudillon qu’avec Frédéric Laporte : « Je ne fais pas d’alliance de circonstance entre les deux tours. Ce n’est pas de cette manière que je veux faire de la politique et je reste ferme sur mes positions » lance cette cheffe d’entreprise. « Joseph Roudillon et Frédéric Laporte incarnent pour moi la majorité municipale actuelle. C’est bonnet blanc et blanc bonnet. Nous avions bien essayé de nous unir avec Joseph Roudillon avant le premier tour mais cela n’a pas abouti. S’il n’y a pas eu de point d’accroche avant les élections, il n’y a aucune raison qu’il y en ait désormais entre les deux tours.» Une candidate bien décidée à défendre sa place : « Quand je pars dans une bataille, c’est pour gagner. Mais mon objectif, hors utopie, c’est d’avoir le plus d’élus possibles: arriver au-delà des 20 % pour en avoir quatre. »

C'est indécent

Des désunions qui risquent de faciliter la campagne pour le second tour de Frédéric Kott, le candidat de gauche : « Cela me dégoûte, moi qui suis médecin et qui ai sur ma liste beaucoup de soignants ou des gens qui ont fait partie des « premiers de corvée » pendant cette crise sanitaire, de voir des gens qui étaient à l’abri, sortir du bois aujourd’hui et se mettre en avant pour se répartir des postes alors qu’ils ne sont d’accord sur rien. C’est indécent. » Un candidat  qui compte aussi sur un surcroît de mobilisation de son électorat, populaire, qui s’était fortement abstenu au premier tour.
 
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