Julian Alaphilippe s'est à nouveau imposé au bout de l'effort le 24 juillet, sur la 16ème étape du Tour de France qui reliait Carcassonne à Bagnères-de-Luchon. Le cycliste, formé à Montluçon, conserve son maillot à pois et confirme ses qualités de grimpeur, mais aussi de descendeur.
Après les deux étoiles de l'équipe de France de foot, un autre Français décroche une seconde victoire de classe mondiale. Deux victoires en sept jours, c'était probablement inespéré pour Julien Alaphilippe, qui a fait ses premières armes dans l'Allier. "J'en reviens pas", admet-il, extenué, à l'arrivée. Nous non plus.
Car le coureur de l'équipe Quickstep-Floors s'impose à l'issue d'une étape de folie, la seizième de ce tour de France. Durant les 218 kilomètres qui séparent Carcassonne de Bagnères-de-Luchon, les cyclistes sont déchaînés et semblent tout donner, comme si la Grande Boucle se résumait à cette portion et ses trois cols.
Ces cols, justement. Maillot à pois sur le dos, Alaphilippe continue de survoler les ascensions et les descentes. Solide dans les montées, il a su resté au contact, pour verser dans l'art à la descente. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, l'enfant du Bourbonnais profite de l'impressionnante chute du Belge Philippe Gilbert, dans un virage. "Je n'ai pas tout de suite compris qu'il a chuté, mais une fois qu'on me l'a dit, et que j'ai su qu'il n'y avait rien de grave, j'ai pu me concentrer sur la tête de course", raconte le Français.
À moins de dix kilomètres de l'arrivée, seul en tête, le coureur de l'équipe Mitchelton-Scott, Adam Yates, a dû sentir la pression croissante que lui imposait Alaphilippe, véritable esthète en descente. Recroquevillé sur son cadre, pilotant avec une impressionnante précision, il grappillait seconde par seconde. Jusqu'à la chute du Britannique Yates, dans un virage. Déjà menacé, il ne lui restait plus qu'à regarder passer Alaphilippe tandis qu'il remontait sur son vélo.
Même assuré de la victoire, ses adversaires loin derrière, le cycliste de l'écurie Quick-Step Floors a continué de tout donner dans les cinq derniers kilomètres. "Ca a été une grosse journée de souffrance, j'ai dû m'accrocher tout du long parce que je payais mes efforts des jours précédents, je sentais que les jambes avaient du mal, explique Julian Alaphilippe, donc c'est que du bonheur aujourd'hui, une immense joie".
Avec son maillot à pois toujours sur les épaules, et une deuxième victoire d'étape, c'est maintenant sûr : la montagne, Alaphilippe, ça le gagne.