Après une année 2024 exceptionnelle qui a notamment vu Paul Lapeira endosser le maillot de champion de France et Kévin Vauquelin s'imposer sur le Tour de France, le défi sera grand en 2025. Que peut-on attendre des cyclistes régionaux pour la prochaine saison ?
2025 peut-elle être année aussi faste que la précédente pour le cyclisme normand ? Si de nombreux objectifs apparaissent accessibles pour nos champions régionaux, égaler le bilan de 2024 serait déjà une prouesse tant la saison écoulée est à placer sous le sceau de l'exception.
Vauquelin veut poursuivre sa grande ascension
2025 verra le retour du Tour de France en Normandie, après près de dix ans d'absence. Trois étapes auront lieu dans la région. Forcément, les coureurs locaux souhaiteront briller. Surtout que depuis l'été dernier, la disette est terminée. En s'imposant en solitaire lors de la 2e étape arrivée à Bologne, le Calvadosien Kévin Vauquelin a mis fin à 32 ans vaches maigres pour les cyclistes normands sur la Grande boucle.
Avec une étape qui partira de Bayeux, sa ville natale, nul doute qu'il entend récidiver, même s'il est désormais davantage surveillé. Battu pour trois secondes seulement par Bruno Armirail lors du chrono des championnats de France en juin, Vauquelin visera aussi un sacre national aux Herbiers, en Vendée (26-29 juin 2025).
Lapeira, prolonger le bonheur en bleu-blanc-rouge et mieux encore
En remportant sur ses terres le titre de champion de France en juin dernier, le Manchois Paul Lapeira est devenu le deuxième Normand de l'histoire à revêtir le maillot tricolore, après Raymond Delisle en 1969. C'est en bleu-blanc-rouge qu'il a découvert le Tour de France une semaine plus tard.
S'il n'a pas levé les bras avec sa belle tunique lors des trois semaines de course, il a réussi à le faire... chez lui, lors de la Polynormande, mi-août. Décidément prophète en son pays. Au-delà de ses victoires à la maison, Lapeira a aussi débloqué son compteur en World Tour, au Pays basque, au printemps, deux semaines après avoir réussi la prouesse de remporter deux courses de Coupe de France en deux jours.
Cosnefroy, la continuité et un air de revanche
La Coupe de France justement, c'est son coéquipier Benoît Cosnefroy qui se l'est adjugée, remportant - comme Lapeira - trois des 16 courses au programme. Alors qu'il avait terminé deuxième et meilleur jeune en 2019 et 2020, ce titre récompense la grosse première partie de saison du Manchois. En trois mois, il a décroché sept victoires, dont Paris-Camembert, le Grand Prix du Morbihan et le Tour du Finistère.
En parallèle, le coureur de Rauville-la-Bigot a également garni son palmarès d'une étape et du classement général du Tour des Alpes Maritimes et de la Flèche Brabançonne (Belgique) et du prologue des Boucles de la Mayenne. 2024 est la meilleure saison de la carrière du Normand, même si elle n'a pas été complète. Non-sélectionné pour les JO à son grand regret, blessé à la clavicule, il a dû ranger le vélo plus tôt que prévu. En 2025, il tentera à nouveau d'accrocher une classique à son palmarès, et pourquoi pas un maillot tricolore.
Martin, à la relance chez Groupama-FDJ
Encore une fois meilleur Français du Tour de France (13e du classement général final), Guillaume Martin change de peau en 2025. Après cinq saisons passées chez Cofidis, l'Ornais s'est engagé avec la Groupama-FDJ de Marc Madiot avec qui il espère se relancer après deux saisons sans victoire.
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Dans un collectif ultra-compétitif, aux côtés des Madouas, Gaudu, Cavagna ou encore Grégoire, le Normand espère participer à son neuvième Tour de France, surtout que le tracé passe devant chez lui, sur ses routes d'entraînement, en Suisse Normande. En 2025, il tentera aussi d'accrocher la grande victoire en World Tour qui manque à son palmarès.
Gougeard raccroche, Louvel s'exporte
Un autre Ornais tentera, lui, de glaner son premier succès en professionnel : Nicolas Prodhomme. A son aise lors de la dernière semaine du Tour de France, pour sa découverte de la plus grande course du monde, le coureur de Décathlon-AG2R a montré son potentiel. Il pourrait bien être l'une des révélations de 2025. Alexis Gougeard, lui, a été contraint de prendre sa retraite. Forcé de retourner chez les amateurs il y a deux ans après l'arrêt de l'équipe B&B Hotels KTM, le Cauchois avait signé un bail d'un an chez Cofidis en 2024. Pas conservé, il n'a pas retrouvé d'équipe et a décidé de mettre un terme à sa carrière.
À l’instar de Guillaume Martin, deux autres Normnds changent d'horizon cette année. Pour Paul Ourselin, exit TotalEnergies, où il avait passé les neuf premières années de sa carrière. Le voici désormais chez Cofidis. Fin janvier, il débutera en Australie avant de participer à plusieurs classiques comme le Strade Bianche ou Liège-Bastogne-Liège. Du changement aussi pour Matis Louvel. Après cinq années chez Arkéa B&B Hotels, il a pris la direction d'Israël Premier Tech. 17e du Tour des Flandres et 15e place de Paris-Roubaix en 2022, il fait de la classique française un objectif.
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Trois Normands seront en 2025 chez les Bretons d'Arkéa-BB Hotels. Aux côtés de Kévin Vauquelin, Anthony Delaplace rempile pour une saison supplémentaire. À 35 ans, l'unique vainqueur des trois grandes courses régionales (Paris-Camembert, Polynormande et Tour de Normandie) aura le rôle de grand frère, notamment auprès du jeune Cherbourgeois Léandre Lozouet. À 20 ans, il entre dans le monde des grands, quelques mois après son podium sur les championnats d'Europe espoirs.
Chez les femmes, du changement et des espoirs
Chez les femmes, l'année 2025 s'annonce captivante pour nos trois championnes Marion Bunel, Eglantine Rayer et Gladys Verhulst-Wild. La première citée, révélation française de la saison, victorieuse du Tour de l'Avenir, vient de signer avec la formation Visma et roulera avec la légende Pauline Ferrand-Prévôt, de retour sur la route. Après un excellent premier Tour de France Femmes, Bunel espère pouvoir accompagner la championne olympique en août prochain et briller tout au long de l'année.
Après deux premières saisons professionnelles compliquées chez DSM, Eglantine Rayer s'est engagée avec la FDJ-Suez et son armada constituée autour de Demi Vollering, Evita Muzic et Juliette Labous. L'Ornaise, championne d'Europe et vice-championne du monde espoir a marqué les esprits cet été en accomplissant un travail formidable pour aider Juliette Labous à devenir championne de France, et a réussi la prouesse d'une incroyable victoire sur le Tour de l'Avenir après un raid en solitaire de plus de 80 km.
En 2025, Gladys Verhulst-Wild espère bien avoir laissé la guigne derrière elle. Brillante mais malheureuse (5e, 3e et 8e) sur le Tour de Normandie, elle a encore échoué d'un rien lors du championnat de France (2e en 2024 et 2022, 3e en 2021). En quittant la FDJ-Suez pour l'équipe belge d'AG Insurance-Soudal, elle espère relancer sa carrière et revenir sur les grands tours.