COVID 19 : pourquoi les épidémies saisonnières sont en recul

Cette année, les praticiens constatent un recul des épidémies saisonnières dans leur cabinet. L’application des gestes barrières et la vaccination contre la grippe seraient des explications. Dans l'Allier, des professionnels de santé font le même constat.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Gastroentérite, grippe, bronchiolite, ces maux habituellement omniprésents l'hiver, sont cette année largement absents. Le lavage des mains, le maintien d’une distance sociale, l’application des gestes barrières ont semble-t-il porté leurs fruits pour combattre les traditionnels petits maux hivernaux. Isabelle Domenech-Bonet est médecin généraliste à Avermes, près de Moulins, dans l’Allier. Elle est élue à l’URPS Médecins, Union Régionale des Professionnels de Santé Médecins. Elle constate : « Entre la gastroentérite, tout ce qui est rhino-pharyngite et bronchiolite, on n’en voit presque plus. Pour tous mes collègues c’est un peu la même chose. Habituellement, la gastroentérite et la bronchiolite arrivent début décembre, jusqu’à fin janvier, avec de très nombreux cas ». Elle poursuit : « Normalement, au moment de la bronchiolite, comme je fais assez de pédiatrie, je surveille 3 ou 4 enfants sur la semaine car on ne sait jamais comment ça va évoluer. Là, je n’ai rien du tout. Pour la gastroentérite et la grippe, normalement entre les adultes et les enfants, je vais avoir 3 ou 4 patients par jour qui vont venir se rajouter sur le planning de la journée. Aujourd’hui je n’ai eu aucune urgence de ce type-là ».

Moins de bronchiolites

Même constat chez un autre professionnel de santé, Gilles Chalot, kinésithérapeute à Yzeure, près de Moulins, dans l’Allier. Il explique : « Habituellement, on a bien une dizaine d’enfants dans notre cabinet chaque jour pour des bronchiolites et là, je n’ai pas vu un seul bébé atteint de cela ». Les chiffres nationaux confirment ce constat  : à ce jour, on recense en France "seuls 10 virus grippaux détectés (9 en milieu hospitalier et 1 par le réseau des médecins Sentinelles) dans différentes régions, dont au moins 2 chez des personnes de retour d’un voyage à l’étranger", indique Santé publique France dans son dernier bulletin épidémiologique du 23 décembre, confirmant qu'il n'y a "pas de circulation active des virus grippaux", contrairement aux années précédentes à la même période. 

L'effet de la vaccination 

Le recours à la vaccination massive contre la grippe semble expliquer ce phénomène. Isabelle Domenech-Bonet indique : « On a constaté beaucoup plus de vaccinations contre la grippe. Les gens qui se font vacciner pour la première fois ne peuvent pas le faire chez le pharmacien ou chez l’infirmière. Ils sont obligés de venir chez nous. J’ai vacciné beaucoup plus de personnes cette année, c’est incontestable ».

Le rôle des gestes barrières

Mais la contagiosité virale aurait aussi reculé grâce aux fameux gestes barrières. Isabelle Domenech-Bonet affirme : « Cela s’explique par les gestes barrières : les gens se lavent plus souvent les mains, se désinfectent les mains. Il y a aussi moins de contacts avec les personnes, les gens se retrouvent moins en famille ou entre amis. Les enfants sont donc moins sujets à avoir des infections, tout comme les adultes. Il y a aussi le moment du confinement, avec beaucoup moins d’interactions ». Gilles Chalot partage son analyse : « Avec le masque, le lavage des mains et toutes les recommandations, dans notre cabinet où nous sommes nombreux, les bronchiolites ont quasiment disparu. On avait déjà senti cela avec la vague de grippe aviaire : les gens se sont mis à se laver les mains et on avait ressenti une décrue au niveau de notre activité pour cette pathologie ».

C'est une bonne nouvelle

A propos de la bronchiolite, qui touche les enfants de moins de 2 ans, Santé publique France confirme que "les effectifs restent faibles et très inférieurs à ceux observés la même semaine les années précédentes", dans son bulletin épidémiologique du 23 décembre. Ainsi, alors qu’en semaine 47 de 2018, 20 % des passages aux urgences concernaient des bronchiolites, ce chiffre tombe à 5% la même semaine 47 de l’année 2020. Isabelle Domenech-Bonet se réjouit de cette baisse de ces pathologies : « C’est une bonne nouvelle : j’espère que les gens vont prendre conscience que le fait de pratiquer les gestes barrières, d’avoir été moins nombreux à se retrouver, provoque beaucoup moins d’épidémies. Ils continueront à l’avenir, j’espère ». Elle ajoute : « Il faut rappeler aux gens qu’il faut absolument se laver les mains tout le temps, c’est la base. J’ai du gel hydroalcoolique dans mon cabinet depuis des années mais les gens se disaient que ce n’était pas la peine ».

Des leçons à tirer ?

Certains enseignements sont donc peut-être à tirer pour la suite. Isabelle Domenech-Bonet avertit cependant : « Je pense que lorsqu’on va vacciner beaucoup de personnes contre le COVID 19, on risque d’avoir un relâchement dans les gestes barrières. Les gens vont avoir envie de se retrouver en famille et c’est logique. J’ai bien peur qu’on ait une augmentation des épidémies à ce moment-là. Mais peut-être que pour les autres années, les gens vont vouloir faire attention. Les spots à la télévision peuvent jouer. L’utilisation du gel hydroalcoolique, le fait de ne pas embrasser des personnes enrhumées peuvent avoir un rôle. Ca peut rentrer dans les meurs ».

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information