Découvrez le château de La Palice et la dynastie qui a inspiré (malgré elle) les lapalissades

Le château de La Palice situé dans l'Allier est une bâtisse du XIIe siècle. La famille de Chabannes y réside toujours depuis 1430 et l'ouvre aux visiteurs dès le mois d'avril. Au-delà de son patrimoine historique, son nom est entré dans la postérité, par les Vérités de La Palice, bien malgré lui.

Il domine la Besbre depuis plusieurs siècles et la commune de Lapalisse (Allier). Le château de La Palice a vu se transformer le paysage et les Hommes. Son histoire est étroitement entremêlée à la famille de Chabannes, qui occupe les lieux depuis 1430. À cette époque, "Charles 1ᵉʳ de Bourbon, comte de Clermont, voulait faire venir un grand seigneur pour renforcer sa position", explique Jacques de Chabannes, châtelain et comte.

Il achète le château à la famille de Culant et le cède ensuite à Jacques 1ᵉʳ de Chabannes de La Palice. Ce conseiller du roi Charles VII, aux racines limousines, a été l'un des compagnons d'armes de Jeanne D'Arc. 

Lapalissade

Son petit-fils, Jacques II de Chabannes de La Palice (ou Jacques de La Palice)  a eu un rayonnement important dans l'histoire du château. Il est reconnu pour ses exploits guerriers, son titre de 1ᵉʳ maréchal de France et son service auprès de trois rois de France. Mais la postérité a retenu de lui les lapalissades, qui portent son nom. C'est-à-dire une "affirmation ou réflexion niaise par laquelle on exprime une évidence ou une banalité, comme le définit le centre national de ressources textuelles et lexicales  (CNRTL). 

Pourtant, il s'agit vraisemblablement d'une déformation au fil des siècles. "C'était un grand chevalier, il a été tué à la bataille de Pavie, au sud de Milan, en 1525. Lorsque les soldats ont ramené son corps pour l'inhumer, ils ont inventé une chanson". Cette première version est composée de quatre strophes.

Hélas, La Palice est mort, il est mort devant Pavie; Hélas, s’il n’était pas mort, il ferait encore envie

Complainte inventée par les soldats du seigneur de La Palice

Réinterprétation

Cette complainte a été redécouverte au XVIIIe siècle, par Bernard de La Monnoye, académicien. Une erreur de traduction venue du vieux français aurait transformé le "il ferait encore envie" en "il serait encore en vie". C'est sur cette base, qu'il a composé le chant La mort de La Palice, qui tourne en dérision cet abus de langage. Cette chanson a donné lieu à la création du terme lapalissade (ou vérités de La Palice), comme on le connait aujourd'hui. 

Salon doré

Mais au-delà de cette expression française, le château possède des pièces remarquables à découvrir. Une chapelle gothique imaginée au milieu du XVᵉ siècle mais aussi des plafonds à caissons. "Le maréchal de La Palisse a fait venir des ouvriers florentins" pour l'exécution, explique le châtelain. Le salon doré ne manque pas de marquer les visiteurs, tout comme deux tapisseries du XVe siècle. Elles mettent à l'honneur des preux chevaliers au fil des siècles. Malheureusement, sept d'entre elles ont disparu.

Enfin, un passage par les caves du château permettra de découvrir une collection particulière. Il s'agit de 174 drapeaux de nations du monde entier. La bâtisse est ouverte aux visiteurs du mois d'avril jusqu'au mois d'octobre. Le parcours se déroule en visite guidée sur réservation, à noter que la visite des jardins est libre.

Petite curiosité locale, si la ville autour du château s'orthographie Lapalisse, ça n'a pas toujours été le cas. Autrefois, son orthographe variait entre La Palice ou La Palisse. C'est à la Révolution que sera adopté définitivement Lapalisse, une manière de s'éloigner symboliquement de la lignée de châtelains et de leur demeure. 

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