Le grand ballet de Kiev doit se produire au théâtre municipal de Moulins, dans l’Allier, samedi 26 février. Malgré le contexte de guerre en Ukraine, les artistes veulent continuer de danser même si tous sont affligés par la situation dans leur pays.
Depuis jeudi 24 février, début de l’offensive russe en Ukraine, le téléphone du producteur du Grand ballet de Kiev n’arrête pas de sonner. Les salles de spectacle s’inquiètent de la situation et des conséquences sur les représentations du ballet. Samedi 26 février, les danseurs doivent justement se produire sur la scène du théâtre de Moulins, dans l’Allier. Ils doivent interpréter le "Lac des cygnes", de Piotr Ilitch Tchaïkovski. Au regard de la situation de guerre en Ukraine, Philippe Montabrut, producteur de la tournée du ballet en France, leur a demandé s'ils voulaient rester ou non, et poursuivre la tournée. « Les artistes ont voulu continuer, je ne leur ai rien imposé. Je leur ai dit que je comprendrais s’ils voulaient arrêter. Mais ils ont voulu continuer ».
Certains vont être emmenés en voiture près de la frontière pour qu’ils puissent rentrer chez eux.
Philippe Montabrut, producteur du Grand ballet de Kiev
La troupe est en France depuis le 3 janvier où elle a assurée près de 48 représentations. Il reste quatre spectacles et les danseurs étaient censés repartir en Ukraine le jeudi 3 mars. « Tous les vols ont été annulés, explique Philippe Montabrut. Mais on s’est organisés. Un bus va les conduire en Pologne où il y a une association qui va s'occuper d'eux. Certains vont être emmenés en voiture près de la frontière pour qu’ils puissent rentrer chez eux ».
On a été pris en otage par la pandémie et maintenant par la situation de guerre
Philippe Montabrut, producteur du Grand ballet de Kiev
Sur la vingtaine de danseurs, pour la plupart originaires de Kiev, seul un couple a décidé de partir. « Ils sont rentrés vendredi en Ukraine parce qu’ils ont un bébé de 6 mois qui est sur place avec la famille ». Tous les autres ont décidé de rester, mais sont à l’écoute de ce qu’il se passe dans leur pays. « Régulièrement, ils ont leur famille au téléphone », continue le producteur. Philippe Montabrut travaille souvent avec des troupes ukrainiennes et russes.
« On a été pris en otage par la pandémie et maintenant par la situation de guerre. Au début, on était 35 danseurs et aujourd’hui 26. Certains danseurs ont été testés positifs au Covid et n'ont pas pu continuer la tournée. On est complètement affligés par cette guerre en Ukraine », se désole le producteur.