Jouvet, Bouquet, Bacri…Molière sous toutes les coutures au musée du costume de Moulins

Depuis ce jeudi 26 mai et jusqu’au 6 novembre, le Centre national du costume de scène de Moulins accueille l’exposition « Molière en costumes ». Elle célèbre le 400e anniversaire de la naissance du dramaturge à travers 130 costumes de prestige.

D'Alceste à Harpagon, de Tartuffe à Célimène : les costumes des personnages de Molière se dévoilent à partir de jeudi 26 mai au Centre national du costume de scène (CNCS) de Moulins à l'occasion du 400e anniversaire de la naissance du célèbre dramaturge. L'exposition "Molière en costumes" invite à découvrir jusqu'au 6 novembre plusieurs décennies de création théâtrale à travers 130 costumes, rassemblés dans cette ancienne caserne militaire transformée en musée.

Barrault et Demy

Le visiteur est accueilli par les costumes des époux Jourdain dans "Le Bourgeois Gentilhomme" mis en scène par Jean-Louis Barrault à la Comédie-Française en 1972. Très classique, celui de Madame reflète les codes du XVIIe siècle avec son col en dentelle et sa pièce de poitrine en pointe, quand celui de Monsieur, coloré et psychédélique, emprunte au style des années 1970. Ils ont été créés par Agostino Pace, qui a imaginé les mythiques costumes du film Peau d'Ane de Jacques Demy.            

"L'exposition est très scénographiée"

Au pied de l'escalier d'honneur, une tirade du "Misanthrope" est suspendue sur un écriteau : "Mais de tout l'univers vous devenez jaloux", dit Célimène, ce à quoi Alceste répond "C'est que tout l'univers est bien reçu de vous". Puis un extrait de "L'Amour médecin" composé par Lully en 1665 guide le visiteur jusqu'à l'entrée des salles. "L'exposition est très scénographiée, pour recréer l'environnement théâtral, y compris avec la musique et le texte ou les panneaux en bois comportant des explications, qui rappellent les tréteaux", détaille Véronique Meunier, commissaire de l'exposition. Les différentes salles, où se répondent les vitrines en miroir, sont organisées en fonction des thématiques qui jalonnent l'oeuvre de Molière: servantes et valets, vices, religion et libertinage, raillerie du bourgeois grotesque, condition des femmes, jalousie et infidélité, père et fille. Des agrandissements de gravures en noir et blanc issues de livres de Molière, dont certaines du XIXe siècle, ornent les murs et les vitrines. Maquettes, photos et captations audiovisuelles agrémentent le parcours.

           Bouquet et Bacri

Hormis les vitrines, certaines salles sont plongées dans une quasi-obscurité très théâtrale, recréée par un éclairagiste de théâtre. Certains costumes sont emblématiques d'un metteur en scène - le Dom Juan de Louis Jouvet, le Dandin de Roger Planchon ou Le Malade imaginaire de Jean Marie Villégier - d'autres d'un costumier - Suzanne Lalique, Christian Bérard ou encore Patrice Cauchetier. Tous les grands personnages de l'oeuvre de Molière sont convoqués : Alceste le misanthrope, Harpagon l'avare et Tartuffe le faux dévot, l'indécise Célimène et la naïve Agnès, le vaniteux Monsieur Jourdain et le rusé Sganarelle. Plus émouvant, la salle des "bourgeois ridicules" abrite le sobre costume porté par Jean-Pierre Bacri pour le personnage de Chrysale dans les Femmes savantes. Celui de Michel Bouquet en Argan dans le Malade imaginaire - une ample robe de chambre claire en coton parsemée de coquelicots - brille au milieu des costumes sombres de médecins dans la vitrine "Malades et médecins" qui rappelle les critiques mordantes de Molière à leur égard. 
           

Une visite avec une fin en apothéose

La visite se termine en apothéose par la dernière salle, véritable scène de théâtre évoquant la comédie-ballet, genre dramatique mêlant musique, chants et danses inventé par Molière pour Louis XIV avec la complicité de Lully. Une douzaine de costumes - dont ceux du "Bourgeois gentilhomme" ou du "Malade imaginaire" - sont exposés sur un immense plateau surélevé, certains mouvants, dans un décor représentant des nuages et le soleil, emblème de Louis XIV. Le visiteur peut lui-même déplacer les châssis, éléments du décor que l'on actionnait manuellement. Les costumes sont issus des collections du CNCS ou ont été prêtés par la Comédie Française, le théâtre de la Porte Saint-Martin, le théâtre Molière Sorbonne ou encore l'association Jean Vilar.

Ancienne caserne militaire du XVIIIe siècle transformée en musée en 2006, le CNCS conserve une collection de 10 000 costumes de théâtre de danse et d'opéra, dont celle du danseur légendaire Rudolf Noureev.

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