C’est un objet rare qui sera vendu aux enchères dimanche 10 octobre à la chapelle de l’hôtel des ventes de Moulins, dans l’Allier : un fragment du premier cercueil de Napoléon 1er. Il s’est transmis de génération en génération depuis 1840, dans une famille nivernaise.

Un petit morceau de bois de 11 centimètres de long va être vendu aux enchères dimanche 10 octobre à Moulins, dans l’Allier. Ce morceau de bois provient du premier cercueil de l’empereur Napoléon 1er. 
« Un couple est venu directement à l’étude, raconte Alexandre Berthier, élève commissaire-priseur. Ils avaient plusieurs objets à montrer. Il y avait notamment une boite en fer avec à l’intérieur deux papiers et un morceau de bois. Les vendeurs ne connaissaient pas l’origine exacte, mais depuis des générations, ce morceau de bois se transmettait et il se disait que c’était un bout du cercueil de Napoléon 1er ».

Un morceau d'histoire

Il y avait également deux documents qui confirmaient que c’était un fragment du cercueil. La maison de ventes aux enchères Metayer devait certifier que les documents étaient véridiques pour faire une estimation. Le premier document est non signé et indique « morceau de cercueil de l’empereur offert à Monsieur Manuel par le prince de Joinville ». Le deuxième document, lui, indique « fragment du cercueil de l’empereur Napoléon offert à Monsieur Manuel membre de la chambre des députés par Son Altesse royale Monsieur le prince de Joinville ». Il est signé par le capitaine de vaisseau Claude Hernoux. « Ces derniers éléments nous ont permis de comprendre l’origine, continue Alexandre Berthier, élève commissaire-priseur. Monsieur Manuel était membre de la chambre des députés originaire de la région nivernaise. Le capitaine Hernoux était sous le commandement du prince de Joinville et était capitaine du vaisseau « La Belle-Poule » qui a transporté le cercueil de Napoléon ».

180 ans dans la même famille

En 1840, à l’initiative de Thiers, président du Conseil, le roi Louis-Philippe ordonne le rapatriement des « cendres » de Napoléon 1er. Il en confie la mission à son fils, le Prince de Joinville, qui commande la frégate La Belle-Poule. A Saint-Hélène, le corps de Napoléon est mis dans un cercueil neuf. Les morceaux du premier cercueil furent recueillis par les officiers et membres d’équipage de La Belle-Poule et de la corvette la Favorite, comme des souvenirs de la campagne de 1840.
« Il fallait trouver un lien entre cette histoire et aujourd’hui. Les vendeurs nous ont aidés et ils ont découvert qu’ils étaient les descendants de Monsieur Jacques-André Manuel. Ce qui est incroyable, c’est qu’en 180 ans le morceau de bois est toujours resté dans la même famille ».

Un objet estimé entre 600 et 800 euros

Sur le marché de l’art, de nombreux morceaux sont retrouvés. « On trouve souvent des petits fragments de 2 centimètres et généralement on n’est pas sûrs. Ici, le morceau est plus grand. C’est un objet assez rare ».
Les collectionneurs internationaux originaires de Chine ou du Royaume-Uni devraient participer à la vente. « Même si ce n’est pas la pièce la plus recherchée, il y a un engouement autour de Napoléon 1er et le bicentenaire de sa naissance. En 2020, à Antibes, on a vendu une assiette du service de Napoléon 1er autour de 49 000 euros ».


Les visiteurs peuvent aller découvrir la pièce à partir de vendredi 8 octobre à 15 heures et jusqu’à dimanche 11 h 30. La vente est prévue à 14 heures à la chapelle de l’hôtel de Paris, à Moulins. Le morceau de bois a été estimé entre 600 et 800 euros. 

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