Pour les fêtes de Noël, afin de déguster un bon chapon d'Auvergne, il faudra dépenser davantage cette année. On vous explique pourquoi.
Les raisons de l’augmentation du chapon d’Auvergne, pour les fêtes de Noël, sont dues à une conjoncture. L’augmentation des coûts de matières premières et la grippe aviaire. Patricia Nifle, directrice du Syndicat de Défense des Volailles d’Auvergne (SYFOVA) le confirme. "Un peu comme au niveau national finalement, les prix vont augmenter sur la volaille comme sur les autres produits. On est sur des augmentations 20 à 25%." Soit 10 à 11 euros le kilo pour le chapon d'Auvergne.
Pour expliquer cette inflation, Nicolas Ribier, éleveur de chapons fermiers d’Auvergne, dans l'Allier, met en avant l'augmentation du prix des aliments. Une hausse "d'environ 200 euros/tonne" depuis le début de l'année. Il y a également les impératifs causés par la grippe aviaire. "Depuis le 11 novembre, les volailles sont confinées dans les bâtiments. À vrai dire, c'est un peu compliqué à les gérer, sachant qu'ils (les chapons) ont été habitués à sortir dehors. Il faut arriver à gérer ça par rapport à la température du bâtiment, par rapport à la luminosité pour éviter qu'ils se piquent. Parce que s’ils commencent à se piquer, ils vont se tuer en gros. Et, si on les met trop dans l'obscurité, on a le souci qu'ils ne prennent pas suffisamment de poids. Donc ils ne seront pas assez lourds pour la vente. Il faut arriver à trouver le juste milieu entre tout ça", explique le producteur.
La consommation d'aliments des volailles en augmentation
Et la conséquence de ce confinement impacte directement la quantité de produits pour les nourrir. "Le fait de garder des volailles enfermées dans un bâtiment a tendance à augmenter la consommation d’aliments de ces dernières". La directrice de SYFOVA ajoute, "c'est effectivement beaucoup l'aliment qui a fortement augmenté et sachant que c'est une part importante du coût du poulet."
Concernant l'énergie, il n’y a pas eu spécialement d’augmentation. "Ce sont des volailles, il n’y a pas de chauffage. Et en plus, on est dans des bâtiments neufs, ce sont des éclairages à LED. Mes bâtiments sont réglés à 5% de luminosité. Donc ce n’est vraiment pas élevé", estime l'agriculteur.
"Ça va se répercuter sur le consommateur"
Nicolas Ribier, éleveur de chapons d'Auvergne dans l'Allier
Ce sont les organismes de planification, au niveau des abattoirs qui fixent le prix. Nicolas Ribier, n’a pas été mis au courant de ces changements. Mais il n’est pas étonné de l'augmentation des prix. "C'est vrai que le prix des matières premières a vraiment augmenté. Le prix du gaz également. Donc quoi qu'il arrive, ça va se répercuter sur le consommateur derrière."
Et il ne s’attend pas forcément à ce que son entreprise touche une partie de cette augmentation pour pouvoir amortir ses frais supplémentaires. Au total, il élève 4400 chapons dans un bâtiment qui fait 400 m². Après des premiers lots partis à la vente, il lui reste le stock pour les fêtes de fin d’année. "En ce moment, on a un peu moins de 2500 chapons dans le bâtiment."
Et Nicolas Ribier est confiant, il ne voit pour le moment pas de différence par rapport aux années précédentes. Ce qui ne sera pas le cas des consommateurs en rayon. De son côté, le SYFOVA mise sur le fait que les clients soient au rendez-vous, comptant notamment sur sa notoriété.