Un couple a été mis en examen pour avoir abusé psychologiquement d'une dizaine de victimes, dont certaines ont été ruinées, a indiqué vendredi 8 avril le parquet de Cusset, près de Vichy, dans l’Allier. Le couple aurait sévi dans la Vienne.
Vendredi 8 avril, le procureur de la République de Cusset, près de Vichy, a indiqué qu’un couple a été mis en examen en début de semaine. L'homme et son épouse, âgés d'une quarantaine d'années, suspectés d'être à la tête d'un mouvement sectaire, ont été interpellés mardi 5 avril près de Vichy, précise le procureur de la République de Cusset, dans un communiqué.
Un couple mis en examen
À l'issue d'une garde à vue de 48 heures, ils ont été mis en examen jeudi 7 avril pour "abus frauduleux de l'ignorance ou de la faiblesse d'une personne en état de sujétion psychologique ou physique". L'homme, placé en détention, a également été mis en examen pour "provocation à l'usage illicite ou au trafic de stupéfiants". Les victimes l'avaient contacté pour suivre son initiation, via un blog en ligne depuis 2015, où il se présentait comme un "gothi", prêtre païen initié à la mythologie nordique, à la magie et à l'occultisme. D’après nos informations, le gourou aurait sévi dans la Vienne, au château de la Touche, à Savigny-Lévescault.
Une dizaine de victimes
Il leur imposait "des règles strictes intrusives et dirigistes" qui ont eu "des conséquences psychiques et financières graves", selon le parquet. Parmi la dizaine de victimes, certaines ont été "totalement ruinées": leur patrimoine a été dilapidé, notamment pour la location d'un château. Certains "disciples" ont abandonné leur vie professionnelle, rompu avec leur entourage et leur mode de vie. Des "rituels", au cours desquels étaient consommés alcool et produits stupéfiants, étaient organisés afin de renforcer l'emprise du "gothi" sur ses adeptes.
Une enquête longue
L'enquête avait débuté en 2018, à la suite de la plainte d'un homme dénonçant des faits d'abus frauduleux d'une personne en état de sujétion psychologique. Les enquêteurs avaient alors mis en évidence l'existence d'un mouvement sectaire. L'enquête se poursuit dans le cadre d'une commission rogatoire délivrée par un juge d'instruction de Cusset.