Le 26 août 1942, une rafle a visé les Juifs étrangers installés en France en zone non occupée. Elle a été décidée depuis Vichy, dans l’Allier, par le gouvernement aux ordres du Maréchal Pétain. Une date commémorée vendredi 26 août en compagnie de Serge Klarsfled.
Face à l’hôtel du Parc, à Vichy, dans l’Allier, là où s’était installé le maréchal Pétain, une stèle rappelle que c’est ici qu’a été décidée la rafle du 26 aout 1942. Il a été décidé de conduire « en camp d’extermination plus de 10 000 juifs étrangers vivant en zone libre. C’est le moment où l’Etat français a décidé d’aider à déporter des juifs dans la zone occupée, mais aussi à collaborer pour déporter des juifs en zone libre », explique Frédéric Aguilera, maire (Les Républicains) de Vichy. Des victimes qui ne doivent pas être oubliées et qui ont été commémorées vendredi 26 août.
Un message d'espoir
Chiffre et dates à l’appui, les historiens peuvent aujourd’hui démontrer que la décision a été prise au plus haut niveau de l’Etat, que les rafles ont été méthodiquement menées. Mais il y a aussi un message d’espoir, la résistance des Français qui ont protégé de nombreuses personnes, évoquée par cette enseignante. « Je préfère mettre en avant les personnes qui ont sauvé, évoque Valérie Portheret, chercheuse et enseignante. Sachant que derrière la toile de fond, c’est Auschwitz, la pire chose qu’il pouvait arriver. Si ce combat ne s’était pas exercé à ce moment-là, tous les gens qui avaient été sauvés, seraient morts. Et leurs descendants ne seraient pas là pour assister au colloque et nous écouter aussi ».
Une figure emblématique de l'histoire en charge du colloque
Serge Klarsfeld a personnellement orchestré le colloque. Il est connu comme président de l’association des fils et filles de déportés juifs de France et il a consacré sa vie à la traque des anciens nazis.
Question : Pourquoi ce passé a-t-il été si longtemps occulté ?
Serge Klarsfled : Il fallait mettre les actions héroïques en lumière et faire en sorte que les Français conservent leur patriotisme et oublient cette page, qui est peut-être la page la plus noire de l’histoire de France. C’est celle où un maréchal de France a livré des milliers d’enfants à un ogre, qui était Hitler.
Question : Ce moment de l’histoire divise-t-il encore les Français ?
SK : Aujourd’hui encore les Français sont divisés sur cette question. Heureusement, la majorité d’entre eux, et même le rassemblement national condamnent le comportement de l’Etat français qui a arrêté des familles juives innocentes.
Question : Que faire pour éviter de telles dérives ?
SK : La décision a été prise par Pétain, Laval et Bousquet le chef de police, et personne d’autre. C’est le danger de tous les régimes autoritaires et fascistes. Il faut défendre la République, défendre les régimes où il y a un Parlement, un contre-pouvoir au pouvoir exécutif.
L’exposition sera présentée à la médiathèque Valéry Larbaud de Vichy jusqu’au 17 septembre.