L’année 2022, un bon cru selon les vignerons de Saint-Pourçain (Allier) après une année 2021 historiquement faible à cause de la mauvaise météo. Les professionnels mettent en avant un millésime de la résilience.
Pour une dégustation chez un vigneron indépendant, ils sont une vingtaine sur l’appellation de Saint-Pourçain (Allier). Premier test avec du blanc : « Un joli grain qui est en train de se mettre en place, c’est agréable », se félicite Emmanuel Barnay, agent commercial. Autour de la table, les exploitants et leur agent : il commercialise leurs vins en Auvergne. Tous s’accordent à dire que les fortes chaleurs de l’été ont donné des vins puissants mais pas seulement, selon Emmanuel Barnay : « Le millésime 2022 est à l’image de l’été, avec cette forte canicule. Dans la tête des gens, on a des styles de vin assez puissants, assez amples. Belle surprise ce matin, on retrouve beaucoup d’acidité et un côté très digeste dans les vins. C’est assez étonnant et ça nous permet de voir que les raisins et les sols ont bien tenu face à cette grosse chaleur ». L’année dernière était un millésime difficile, avec beaucoup de pluie, de la grêle et du gel, « 2021 a été un millésime difficile partout en France. On essaie de créer une confiance avec les clients qui, sur le territoire auvergnat, sont assez fidèles. L’année 2022 se présente bien. »
Un "très beau potentiel"
Ici, la production devrait atteindre 90 000 bouteilles cette année, contre 40 000 l’an dernier. S’il est encore trop tôt pour parler du millésime de la résilience, c’est au moins celui de la sérénité, comme l’explique Jean Teissèdre, vigneron indépendant : « On est sur l’élaboration d’un millésime 2022 où il y a eu un très beau potentiel, une belle climatologie, une floraison qui s’est très bien passée. La canicule début août a déréglé la maturité du raisin mais le potentiel de nos terroirs a fait que la vigne a résisté à cette amplitude thermique. Le millésime 2022 est plus serein, moins stressant. Il faut attendre et faire attention à nos vins avant de les mettre sur les marchés. On va pouvoir remettre au goût du jour toutes nos cuvées. »
Une belle récolte
Un avis partagé par la plupart des autres producteurs, la quarantaine de viticulteurs adhérents de la cave coopérative, dont certains ont déjà commencé la taille : « Cette année va nous faire du bien, d’une part parce qu’on a une récolte pleine et entière, aux alentours de 50 hectolitres pour les vins rouges et 45 pour les vins blancs. On a besoin de reconstituer des stocks et nos vignerons ont besoin de vivre aussi », explique Jean-Michel Ferrier, vice-président du syndicat des viticulteurs de Saint-Pourçain. Les stocks ont manqué sur les vins blancs mais cette récolte devrait permettre à l’appellation Saint-Pourçain de retrouver le niveau de ventes d’une année dite « normale », aux alentours de 2 millions et demi de bouteilles.