André Faucon, directeur régional : " Le lien entre France3 Auvergne Rhône Alpes et son public s’est renforcé "

A partir de ce mardi 2 juin, les téléspectateurs retrouveront leurs éditions de proximité à 12h et 19h sur France3 Alpes, France3 Auvergne et France3 Rhône-Alpes. En attendant le retour des éditions locales de Loire et du Grand Lyon, André Faucon tire le bilan de cette période de crise sanitaire.
 

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Comment s’est déroulée la crise du Covid19 à France3 Auvergne Rhône-Alpes ?

A priori, il n’était pas évident, pour une direction régionale comme celle-ci, avec 320 personnes, de s’organiser pour résister à cette crise du coronavirus. Il fallait à la fois répondre à la nécessité d’informer et de protéger les personnels, en respectant toutes les contraintes et demandes émanant du Ministère de la santé, afin de prendre toutes les mesures de précautions nécessaires. Donc, très vite, dans l’ensemble du réseau régional de France3, il a été décidé de diffuser des journaux « grande région » et de réduire le nombre de personnels sur le terrain. Cela a concerné aussi bien les reporters que les techniciens, en reportage comme en régie, mais aussi l’ensemble des administratifs sur nos sites. Nous sommes partis du principe qu’en limitant la circulation des salariés, le virus se diffuserait moins.

Comment avez-vous agi en terme sanitaire ?

Nous avons mis en place un protocole qui permettait de réagir très vite en cas de suspicion de Covid19. Cela nous a contraints, par exemple, à fermer la rédaction locale à Saint-Etienne durant 15 jours, mais aussi la Direction régionale de Lyon pendant trois jours pour procéder à des désinfections. Nous avons fait la même chose pour notre bureau départemental à Valence. Nous avons également déployé un certain nombre de mesures d’hygiène au sein de nos sites : distribution de masques, de gels hydroalcooliques, application de gestes barrières comme la prise de température. Nous avons réorganisé nos façons de travailler pour éviter toutes prises de risques, en développant au maximum le télétravail, lorsque cela était possible. Nous avons enfin développé fortement la communication interne pour tenir informés nos collaborateurs de la vie de l’entreprise au quotidien.

Avez-vous tout de même eu à déplorer des malades au sein du personnel ?

En Auvergne Rhône-Alpes, quelques salariés ont en effet été malades, mais sont aujourd’hui en bonne santé. Les choses ont été particulièrement bien maitrisées parce que tout le monde a joué le jeu.

A l’antenne, les habitudes des téléspectateurs ont été subitement bousculées…

Effectivement, du jour au lendemain, les téléspectateurs ont découvert des visages qu’ils ne connaissaient pas, mais aussi, et surtout, un regard éditorial différent. Avec la suppression, entre-temps, des éditions locales de la Loire et du Grand Lyon, et la diffusion de journaux en grande région, notre public découvrait des sujets évoquant à la fois la vie dans le Cantal, et la Haute-Savoie tout en étant habitant de l’Allier, par exemple… Il s’agissait donc d’un éditorial de proximité très transversal. En revanche, le lien a été particulièrement renforcé sur Internet. Nous avons répondu à une double demande : le besoin de trouver des informations sur le Covid19 et ses conséquences… et l’habitude des internautes d’aller chercher une information solide sur nos sites de proximité. Le résultat est là.

C’est un succès ?

En avril, par exemple, nous avons enregistré 10,5 millions de visites, et même 36 millions depuis le début de l’année, soit une hausse de 89% par rapport à la période précédente. On a véritablement assisté à une explosion de la fréquentation du site de France3 Auvergne Rhône Alpes. Le journal régional a connu le même succès. Nous avons constaté que l’édition régionale de 19h a gagné trois points d’audience durant cette période.

Autre enseignement de la période : France 3 a contribué à l’idée de grande région de prendre du sens pendant cette crise…

On peut même parler d’un mal pour un bien. Certes, nous avons tous un peu regretté l’absence de proximité, notamment avec la fermeture temporaire des deux éditions locales, et le mélange de l’éditorial auvergnat, alpin et rhône-alpin. Mais en même temps, nous étions le seul media qui permettait d’avoir un regard global et véritablement régional. Il y a eu une vraie appétence pour ce regard-là. C’est une des surprises de cette période, qui a été mesurée dans plusieurs régions, et il faudra certainement en tenir compte à l’avenir.

Quelle page se tourne ce mardi 2 juin ? S’agit-il d’un retour complet à la normale ?

Non. Je ne cesse de dire aux équipes qu’il ne s’agit pas d’un retour à la normale. Il faut rester très prudent en termes de sécurité. En revanche, pour les téléspectateurs, c’est un retour aux éditions régionales en Auvergne, en Rhône-Alpes et Alpes, dès ce mardi 2 juin. A compter du 15 juin, on retrouvera les éditions locales de la Loire et du Grand Lyon. Mais nous conserverons tout de même une part d’éditorial « grande région », car tout le monde ne reviendra pas travailler sur les sites de l’entreprise. Il y aura quelques techniciens en plus ainsi que des équipes de reportage sur le terrain. Mais on demandera encore des efforts de télétravail à beaucoup de personnels, et notamment à la quasi-totalité des personnels administratifs.

Quid du reste des productions ?

On est donc toujours dans une production limitée. L'émission quotidienne matinale "Ensemble c'est mieux" ne reviendra qu'en septembre. Les tournages d’émission comme « Chroniques d’en Haut » et « Goutez voir » ne reprendront qu’à partir du 22 juin. La production des documentaires, qui est très importante en région, et qui permet à de nombreux réalisateurs et producteurs de travailler avec France3, ne devrait reprendre qu’au cours de l’été prochain.

En raison de la fermeture des éditions locales, les téléspectateurs ont également découvert un nouveau rendez-vous, présenté par Alain Fauritte, depuis chez lui, chaque jour avant le journal. Quel bilan en tirez-vous ?

Cette « édition des solidarités » a fait partie des heureuses surprises du confinement, au même titre que nos bonnes audiences. Toutes les équipes de l’antenne se sont mobilisées et ont répondu à un vrai besoin. Dès la fin du mois de mars, nous avons créé cette édition grâce, d’abord, à une initiative des animateurs de notre antenne, à laquelle les journalistes sont venus apporter un soutien. Cela a suscité un enthousiasme général, pour une édition totalement originale. Nous avons proposé aux gens de faire passer leurs messages personnels. Cela a établi un véritable lien social, et ce n’est pas un vain mot : on pouvait voir "la cousine d’untel donner des nouvelles de la famille", etc… et mettre en lumière de très belles initiatives. On va conserver cet esprit de solidarité et de connivence dans l’émission « Vous êtes formidables », qu’Alain Fauritte va reprendre à la rentrée. Et on en fera un numéro spécial avant la fin du mois de juin, intitulé « Vous avez été formidables », qui reviendra sur l’ensemble de cette période.

Une autre façon de renforcer la proximité ?

Absolument. Et, désormais dans nos émissions à l’antenne, comme sur le numérique, je souhaite que l’on insiste d’avantage sur ce mot un peu fourre-tout qu’est la « bienveillance » : ce regard beaucoup plus solidaire et attentif aux autres… Je pense, par exemple, aux chroniques rédigées sur internet par Laurent Guillaume, chaque jour durant son confinement à la montagne. Intimistes, amusantes, parfois nostalgiques… Elles ont très bien marché. Ce type d’écriture favorise un lien particulier avec notre public. Je n’oublie pas Odile Matteï, qui a été surprenante pendant cette période avec ses confidences de chefs, qui ont cumulé presque un million de vues sur les réseaux sociaux.

Avec toutes ces précautions, la campagne des élections municipales aura-t-elle sa place sur France 3 Auvergne Rhône-Alpes ?

La réponse est oui. A partir de ce mardi 2 juin, chaque antenne peut traiter cette campagne dans les communes qui concernent ses téléspectateurs. On sait que cette campagne ne pourra pas se dérouler vraiment sur le terrain, en raison des mesures sanitaires. C’est pourquoi, à partir du 15 juin, France3 jouera pleinement son rôle et nous proposerons tous les jours à 18h sur nos trois antennes, des débats sur les Municipales. En tout, neuf soirées durant lesquelles nous proposerons des débats de 20 à 40 minutes, à la place de « Questions pour un champion ». C’est une formidable fenêtre sur la politique qui est donnée aux régions. Un créneau exceptionnel.

Un dernier mot avant d’aborder la « vie d’après »?

Nous avons vécu une période délicate, où il a fallu vraiment veiller à la sécurité de tous. Nous avons assisté à une mobilisation et une énergie de tous nos collaborateurs. A France3, les gens ont été suffisamment malins, malgré les contraintes, pour assurer des journaux de bonne tenue, de nouvelles chroniques sur nos antennes numériques. Là où on pouvait craindre que le lien ne se distende entre France3 et son public, il a, au contraire, été renforcé. Pour moi, c’est un grand coup de chapeau à toutes les équipes.


 
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